L’Organisation des Nations unies célèbre aujourd’hui la journée internationale des Casques bleus. « 70 ans de l’ONU et maintien de la paix : Passé, Présent, Futur », c’est le thème choisi pour cette édition. Au Mali, la mission des forces onusiennes compte près de 7 000 soldats de la paix, 36 casques bleus ont été tués depuis l’été 2013.
Au total, les Nations unies ont créé 71 opérations de maintien de la paix avec 16 missions en place à l’heure actuelle. Ces missions sont conduites par près de 125 000 hommes et femmes.
Cette journée internationale rend hommage au « professionnalisme, au dévouement et au courage des Casques bleus, qui servent aujourd’hui dans des conditions difficiles voire explosives ». C’est aussi l’occasion d’honorer la mémoire des plus de 3.300 Casques bleus qui ont perdu la vie au service de la cause de la paix à travers le monde.
Au Mali, où la Mission des Nations unies (Minusma) est déployée depuis l’été 2013, 36 casques bleus ont été tués, plus de 150 blessés et près de 80 attaques subies principalement au nord. Aucune opération de maintien de la paix n’avait été « aussi meurtrière », depuis la Somalie dans les années 90.
Les risques continuent d’augmenter, et cela inquiète la Mission des Nations unies au Mali. Elle regrette également que son impartialité soit mise en cause par certains maliens. Pour Radhia Achouri, porte-parole de la Minusma, « Nous allons continuer avec la même détermination pour accompagner la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation nationale. »
Le mandat de la Minusma doit être réexaminé et prolongé par le Conseil de sécurité de l’ONU courant juin 2015.
La célébration de cette journée intervient au moment où la Minusma est victime de plusieurs attaques au Mali. Pour certains observateurs, l’ONU doit immédiatement revoir sa stratégie d’intervention au Mali pour répondre à ces multiples agressions. Ces analystes estiment aussi que les forces onusiennes ont besoin de plus de moyens logistiques notamment aériens pour parvenir à bout des actions terroristes dans le nord du Mali. Serge Daniel, journaliste-écrivain est joint au téléphone par Mouhamadou Touré
« C’est terrible, c’est la mission la plus coûteuse en vie humaine depuis la Somalie dans les années 90. Plus d’une trentaine de morts, c’est des attentats, une guerre asymétrique. C’est une triste journée pour les Nations unies. Qu’est-ce que la Minusma peut faire pour répondre à cela ? Il fallait un mandat plus robuste. Le problème, c’est qu’on n’a pas pu trouver de remplaçant aux français de l’opération Serval. Parce que le médicament des jihadistes dans le nord du Mali qui pratiquent une guerre asymétrique, c’est l’aérien. Alors qu’il y a quelques mois à peine seulement que l’ONU a des avions apaches, et pas en nombre suffisant. Le problème, c’est de changer de mandat. Et de dire, nous avons affaire à des terroristes. Dans une partie du nord du Mali, des terroristes sont en train de nous faire la guerre, il faut leur faire la guerre. Et par conséquent, avoir des soldats, des casques bleus qui restent plus sur le terrain que dans des camps militaires. C’est qu’il faut une troupe d’élites qui combat de manière permanente les islamistes, les terroristes ».