20 janvier 1961 – 20 janvier 2016, l’armée malienne a 55 ans. Selon le président de la République, la célébration de ce 55ème anniversaire intervient dans un contexte particulier avec des violences perpétrées par des terroristes, des narcotrafiquants et de grands criminels de tous bords.
Dans son discours adressé à la nation malienne, Ibrahim Boubacar Keïta a rendu hommage aux braves hommes qui défendent la République au péril de leur vie. Le président IBK a promis aux soldats maliens une formation adaptée et des équipements appropriés.
Ibrahim Boubacar Keïta est au micro de nos confrères de l’ORTM :
« Officiers, Sous-officiers, militaires du rang de l’armée et des forces de sécurité, mesdames et messieurs mobilisés et déterminés pour la défense et l’intégrité du territoire national, certains des vaillants soldats ont payé de leur vie cet engagement patriotique. Leur sacrifice ne sera pas vain et la nation malienne leur sera toujours reconnaissante. L’armée du Mali, dans tout son démembrement, mérite notre attention, notre respect et notre considération. Comme nous l’avons montré par les multiples initiatives en cours, nous avons à cœur de créer les meilleures conditions de son plein épanouissement et le renforcement continu de ses capacités. Elle bénéficiera à cet effet des moyens d’une formation adaptée et d’un équipement approprié. Au demeurant, ils continuent à apporter à notre peuple un concours précieux sur le plan du développement et de la sécurité ainsi que sur nombreux autres aspects de la vie économique, sociale et culturelle du Mali ».
Selon l’opposition, ce 55ème anniversaire de l’armée malienne intervient dans des circonstances sécuritaires très tendues qui impose vigilance, formation et équipement des forces de sécurité. Elle estime qu’il faut réduire le train de l’État pour mieux équiper l’armée malienne. Ses responsables exigent aussi l’application de la loi de programmation militaire.
Me Demba Traoré est le chargé de communication du parti URD. Il est joint au téléphone par Barké Cissé :
« Vous savez qu’une loi de programmation militaire a été adoptée, nous exigeons que cette loi de programmation soit appliquée impérativement. Et aucune délinquance financière, aucune indiscipline financière ne doit être tolérée dans la gestion des ressources allouées à nos forces armées. Et l’État ne doit pas tergiverser dans ce sens-là. Nous avons toujours rappelé qu’il faut supprimer les dépenses de prestige, il faut réduire le train de vie de l’État pour équiper nos forces armées et de sécurité par ce que l’heure est à cela aujourd’hui. Nous avons rappelé toujours avec insistance que la montée fulgurante de ces attaques terroristes et djihadistes sur toute l’étendue de notre territoire et le nouveau mode opératoire utilisé par ces bandits armés requièrent une mobilisation forte, permanente et un engagement responsable du gouvernement. Cela demande aussi une collaboration à tout prix de la population avec les forces de défense et de sécurité ».
Les anciens combattants saluent le travail des forces de défense et de sécurité du Mali. Toutefois, ils demandent « plus de discipline au sein de l’armée malienne et surtout la volonté de s’engager pour défendre la patrie ». Selon eux, « les autorités doivent mieux équiper l’armée afin de lutter contre les terroristes ». Quant à leurs conditions de vie, ils se disent « satisfaits ».
Capitaine Abdoulaye Traoré est un ancien combattant, recruté dans l’armée malienne le 01 septembre 1960. Il est joint au téléphone par Ayouba Sow :
« L’État s’occupe vraiment des anciens combattants. Nos pensions sont payées régulièrement. Avant c’était par trimestre, maintenant c’est chaque mois. A chaque augmentation avec l’UNTM, nous pensions sont aussi augmentées ».
Comment voyez-vous l’armée d’aujourd’hui ?
« Moi je vois l’armée un peu désolidarisée. Il y a un manque de discipline et de respect, un manque de formation et de moyens aussi. C’est aussi surtout un manque de volonté. Parce que quand on aime quelque chose, on se soumet, on respecte ses chefs. L’armée de notre temps, c’était la discipline. La discipline était rigoureuse, le respect des chefs, le respect de la hiérarchie. Tout le monde était soumis au règlement ».
Aujourd’hui l’armée est confrontée à de nouveaux défis, tel que le djihadisme. Comment pouvons-nous faire face à ce défi selon vous ?
« Avec le djihadisme, il n’ y a pas d’accord. Il faut le combattre avec la force. A mon avis c’est seulement avec la force ».