Pour accélérer le processus de cantonnement, les groupes armés ont commencé à fournir les premières listes pour les 12 sites qui sont en construction. La première liste de la CMA compte plus de 9000 combattants. Cependant les responsables de la coordination soulignent que le cantonnement est conditionné au démarrage des patrouilles mixtes et la mise en place des autorités intérimaires.
Sidi Brahim Ould Sidaty, chef de la délégation de la CMA au comité de suivi de l’accord est au micro de Mouhamadou Touré :
« Par rapport aux sites de cantonnement qui sont en construction, il y a pour l’instant trois sites construits sur douze. Nous avons fourni des listes pour les douze sites en construction. C’est seulement une première liste. Il y aura une deuxième liste après cette liste des douze premiers sites. Il doit y avoir d’autres sites après les douze premiers sites ».
Cette première liste concerne combien de combattants ?
« Sur les 12 sites, on a à peu près neuf mille à dix mille combattants en raison de 750 à 800 combattants par site. Pour la première liste, 9 000 à 10 000 combattants au total. Une deuxième liste dans le même sens va se faire au fur à mesure que les sites se construisent. Maintenant, les patrouilles mixtes doivent commencer avant le cantonnement. La mise en place des autorités intérimaires et des différentes commissions nationales de DDR (démobilisation, désarmement et réinsertion) et d’intégration, tous ceux-ci se font avant le cantonnement ».
Du côté de la Plateforme, le recensement est en cours pour fournir la liste de ses combattants. Selon ses responsables, la sous-commission défense et sécurité continue de recevoir des noms des combattants.
Fahad Ag Almahmoud, membre de la Plateforme est au micro de Mouhamadou Touré :
« Oui, je confirme qu’il y a plusieurs listes qui ont été dressées à ce jour. Il y a aussi des listes qui continuent de nous parvenir de partout ».
Au niveau de la plate-forme est-ce qu’on connaît le nombre de combattants ?
« Ce sont les membres de la sous-commission défense et sécurité qui sont chargés de fournir les listes et jusqu’à présent des listes continuent de nous parvenir. Dans un premier temps, il y a les listes des combattants qui devraient faire partie du Mécanisme Opérationnel de Coordination qu’on appelle le MOC; qui ont été données, notamment 200 combattants pour la plate-forme, 200 combattants pour la CMA et 200 Famas. Après cela, il y a des listes de nature à préciser le nombre de combattants, mais cette liste n’est pas encore finalisée pour le moment ».
Après la marche d’hier organisée par les jeunes du mouvement de résistance de Gao pour leur intégration au processus de cantonnement, ses responsables donnent une semaine à l’État pour réagir à leur demande. Selon eux, « l’État devrait prendre en compte les efforts qu’ils ont consentis pendant l’occupation du nord, au nom de l’unité nationale, afin de satisfaire leur revendication ».
Moussa Yoro, porte-parole du mouvement est joint au téléphone par Ibrahima Harane Diallo :
« Hier, nous avons déposé deux lettres au niveau du gouvernorat. Une lettre pour le président de la République et une pour le gouverneur. Nous avons aussi déposé une autre à la Minusma. Nous attendons maintenant leurs réactions ».
Qu’est-ce que vous envisagez comme action alternative si l’État reste crisper sur sa position ?
« Nous proposons, qu’ils nous remettent le nombre d’armes que nous leur avons remises. Ils connaissent le nombre d’armes que nous avons réuni, qu’ils nous remettent ce nombre-là pour qu’on puisse faire cantonner nos jeunes. Si eux, ils ne peuvent pas comprendre de façon logique, de façon patriotique, les sacrifices qu’ont faits ces jeunes pour l’unité nationale et l’indivisibilité de ce pays, je crois que c’est le gouvernement qui cherche un affrontement avec la population ».
« Des sources gouvernementales en charge du processus de cantonnement nous ont confirmé que « les jeunes du mouvement de résistance de Gao ont officiellement déposé leurs armes après la crise». Selon les mêmes sources, « le gouvernement n’a pris pour l’instant aucune décision sur cette affaire». Toutefois, « tout dépend de la revendication des jeunes » nous ont-elles confié.