Le Mali est traversé par trois routes empruntées par les migrants. Vue sa position en Afrique de l’Ouest, le Mali constitue non seulement un lieu d’origine mais aussi un lieu de transit des mouvements migratoires vers l’Europe. L’OIM a recensé en moyenne 125 migrants par jour sur les routes qu’ils empruntent au Mali. Ils viennent tous des pays de la sous région et principalement de la Guinée Conakry.
Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations du 1er juillet au 30 septembre 2016, près de 8000 migrants, soit 125 migrants par jour, auraient transité par Gao et Benena. Plus du tiers de ces migrants partent avec l’intention d’atteindre l’Europe, plus particulièrement l’Espagne et l’Italie. De plus 97 pour cent de ces migrants étaient des hommes et 6 pour cent des mineurs. Par ailleurs, 40 pour cent de ces migrants sont des ressortissants de la Guinée contre 22 pour cent originaires du Mali. A ceux là, il faut ajouter les 15 % de ressortissants du Sénégal, 12 % de la Gambie et 3 % de la Côte d’Ivoire. L’OIM note toutefois qu’en 2015, les migrants provenant de l’Afrique de l’Ouest et du Centre constituaient seulement 6 pour cent du total des migrants ayant atteint l’Europe via la Méditerranée. Pour autant l’Afrique sub-saharienne est une région ayant enregistré un taux très élevé de fatalité dans la Méditerranée. En 2015, la région a enregistré 1 218 décès, dont 376 Maliens. En plus des axes de Gao et Benena, une troisième route Kayes-Gogui-Tombouctou serait de plus en plus empruntée par les migrants. L’OIM et ses partenaires sont d’ailleurs en train de mettre en place des mécanismes d’enregistrement des migrants au niveau de cet axe.
Pour l’Association malienne des expulsés, qui ne met pas en doute le rapport de l’OIM, le Mali est un pays corridor de la migration. Ses responsables estiment que l’OIM lutte contre la migration clandestine et œuvre dans ce sens.
Pour autant selon Ousmane Diarra président de l’association, la politique en cours se limite à empêcher la libre circulation des personnes. Il est joint par Idrissa Sako
« Pour ce qui est des nouvelles routes des migrants, effectivement ça peut amener des problèmes à tout moment, mais il faut savoir que le Mali est un pays corridor de la migration et que le Mali fait partie de l’espace de la Cédéao. Il y a la liberté de circulation sur cet espace. En ce qui concerne le nombre des migrants disparus, ou le nombre des migrants morts dans la Méditerranée, les chiffres avancés par l’OIM peuvent être réalistes, mais je sais que l’OIM fait partie d’un système de lutte contre la migration clandestine. En tant que représentant d’une association, nous sommes d’accord pour une migration légale. Il peut y avoir des nouvelles routes, je n’en disconviens pas, il y a des choses qu’on ne doit même pas dire, parce que Gogui déjà, c’est en partant vers la Mauritanie ou le Maroc, mais de Gogui, aller à Tombouctou, cela me parait impraticable ».