Le Premier ministre de la transition était ce jeudi 21 avril 2022 face au Conseil national de transition CNT. Choguel Kokalla Maïga est revenu sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA attendu au mois de juin prochain. Le Chef du gouvernement a parlé également des négociations avec la CEDEAO, sans toutefois donner plus de précisions. Une partie de la classe politique a trouvé ses arguments convaincants, mais une autre ne cache pas ses inquiétudes.
Le Premier ministre affirme que la rupture avec la Minusma n’est pas dans le programme du gouvernement. « Le mandat de la force onusienne sera renouvelé. Bien qu’il ne faille pas s’attendre à un changement notable de son mandat ». Pourtant, le Mali avait déjà engagé, il y a quelques jours, des discussions sur la question avec une délégation venue des États-Unis. Selon nos sources, deux options sont à l’étude : renforcer le mandat des casques bleus pour lutter contre le terrorisme ou remplacer la Minusma par une force antiterroriste régionale soutenue par l’ONU.
« La sortie de la CÉDÉAO n’est pas dans l’agenda du gouvernement »
Certains intervenants ont demandé au Premier ministre de trouver rapidement un compromis avec la CEDEAO. D’autres ont même souhaité que le Mali quitte l’organisation ouest-africaine. Choguel Kokalla Maiga est formel : « nous sommes panafricanistes et la sortie de la CÉDÉAO n’est pas dans l’agenda du gouvernement de transition ». Il rappelle que les discussions se poursuivent entre le Mali et la CEDEAO pour parvenir à un accord.
A en croire, le Premier ministre, le délai de 24 mois supplémentaire pour la transition est acté par le gouvernement. Ainsi « avec ou sans accord avec la CEDEAO, le gouvernement s’apprête à mettre en œuvre son Plan d’action pour deux ans », a-t-il indiqué.
S’agissant de la création d’une monnaie malienne demandée par une partie de la population, Choguel Kokalla Maïga a déclaré que la question n’est pas en débat au niveau du gouvernement de transition, pour le moment.
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Les partis politiques n’ont pas le même regard sur ce passage du Premier ministre Choguel Kokala Maiga devant le conseil national de transition (CNT). Le cadre d’échanges des partis politiques dit être resté sur sa faim. Mais le Mouvement Citoyen pour l’Alternance est satisfait.
La classe politique partagée
Au lieu d’expliquer son bilan, le Premier ministre s’est plutôt projeté dans le futur, regrette le cadre d’échange des partis politiques. Ibrahima Taméga, porte-parole du cadre, affirme que le gouvernement n’a pas tenu ses engagements. Il estime aussi que la durée de 24 mois proposée par les autorités pour prolonger la transition est « conflictuelle ».
« Le Premier ministre a une fois de plus confirmé nos inquiétudes pour dire que le gouvernement actuel dans la mission qui lui a été confiée, n’a pas pu tenir ses engagements », martèle Ibrahima Taméga. Pour lui « aujourd’hui à cause des sanctions, on a du mal à acheter de l’essence, à se nourrir. L’économie même est presqu’a terre ». Il invite aussi les autorités à plus de « retenu », « à savoir raison garder ».
Le Mouvement Citoyen pour l’alternance, le travail et la transparence MC-ATT juge pourtant le bilan du gouvernement « satisfaisant ». « L’ensemble du peuple malien reconnaît aujourd’hui qu’il y a eu une restauration de l’honneur et de la dignité du Mali. Avec à sa tête, le président Assimi Goïta, on a tous compris qui a travaillé afin que notre armée puisse monter en puissance », affirme Jeamille Bittar, président du MC-ATT.
Toutefois Jeamille Bittar précise que les autorités de transition peuvent mieux faire.