Le monde célèbre ce 3 mai la journée mondiale de la liberté de la presse. Pour cette 20ème édition, le Mali se trouve à la 111ème place sur 180 pays. Ce classement est établi par Reporters Sans Frontières (RSF) dans son rapport annuel sur la liberté de la presse publié ce matin.
En 2021, le Mali occupait la 99ème place avant de passer à la 111ème position cette année. A part le Nigeria, tous les 13 autres pays de l’Afrique de l’Ouest sont en avance sur le Mali par rapport à ce classement sur la liberté de la presse. Le Burkina Faso par exemple occupe la 41ème place et la Guinée, la 84ème. La Norvège, le Danemark et la Suède sont les trois premiers de ce classement de Reporters sans frontières.
« Des journalistes maliens fragilisés »
Au Mali, les journalistes sont particulièrement fragilisés par la situation politique actuelle, rapporte RSF. L’organisation souligne que les pressions pour un « traitement patriotique » de l’information se multiplient. Elle indique aussi que « les médias publics sont inféodés à leur autorité de tutelle ». Reporters Sans Frontières mentionne également le cas du journaliste français qui s’est fait expulser du pays en début 2022.
Trois journalistes maliens et un journaliste français portés disparus
Reporters Sans Frontières juge risqué le travail de journalisme au Mali en dehors de la capitale Bamako. Il illustre ce cas avec l’enlèvement du reporter français Olivier Dubois à Gao, le 8 avril 2021. Deux autres journalistes maliens sont également en captivité depuis plus d’un an. Il s’agit de Hamadoun Nialibouly enlevé le 27 septembre 2020 et Moussa M’bana Dicko, le 18 avril 2021. Birama Touré a aussi disparu depuis janvier 2016.
La situation de « crispation politique joue sur la liberté de la presse »
La Maison de la presse s’interroge aujourd’hui sur la « plénitude de cette liberté » de la presse au Mali. « Le Mali a une vieille tradition de liberté d’expression et de liberté de la presse », rappelle le président de la Maison de la presse. « Mais aujourd’hui, le contexte d’insécurité, la situation de crispation politique fait que l’on s’interroge sur la plénitude de cette liberté. C’est un contexte nouveau et assez particulier », regrette Bandiougou Danté.
Rappelons que le thème choisi pour célébrer la liberté de la presse cette année est : « Le journalisme sous l’emprise du numérique ».