Les fraudes et la fuite des sujets du bac laissent planer une ombre sur les conditions d’organisation des épreuves. Invitée à s’expliquer sur le sujet à l’Assemblée nationale, la ministre de l’éducation nationale s’est engagée à poursuivre les fraudeurs . En attendant, la cacophonie se poursuit dans les centres d’examens, et certains lycéens doivent s’équiper de bougies ou de lampes à pétrole à cause du retard des épreuves.
Premier constat : le retard de plusieurs heures des épreuves dans certains centres à Bamako comme à l’intérieur. La plupart des élèves ont commencé les épreuves à 12 heures, pour finir tard dans la soirée. Deuxième constat dans certaines matières, des cas de fraudes et de fuite ont obligé le ministère à changer de sujets.
Interpellée à l’Assemblée nationale par la Commission éducation, la ministre, Mme Jacqueline Marie Nana a reconnu des dysfonctionnements ainsi que des fuites de sujets. Preuves à l’appui, elle a tenté de convaincre les députés du « sabotage » de l’examen par ceux qu’elle qualifié de fossoyeurs. Elle a assuré que des enquêtes vont se poursuivre pour situer les responsabilités.
« Je ne vais pas reculer » a-t-elle dit « on mène les investigations qu’il faut pour trouver les coupables et les remettre à la justice ». Des accusations visent en particulier certains promoteurs d’écoles privées et des parents d’élèves « impliqués dans la fraude ».
Ce matin, dans une interview accordée à notre confrère « Les Echos », la ministre est revenue sur ses propos en affirmant qu’ « il n’y a pas eu de fuite au bac », Simplement explique-t-elle « les sujets on été changés». « J’avais le sentiment » précise la ministre que les sujets du bac étaient déjà sur le marché. Des informations me l’ont confirmé ».
Les dérapages enregistrés dans l’organisation des examens ont amené la suspension il y a quelques jours du directeur du Centre national des examens et concours après les fraudes et les fuites de sujets constatés lors des épreuves du DEF.
Les enseignants réfutent toute responsabilité dans la fuite des sujets au DEF et au Bac. Pour leur syndicat, les responsables sont à chercher au Centre national des examens et concours chargés du bon déroulement des épreuves.
Thièrno Moctar Ly, du Syndicat de l’Éducation Nationale, était l’invité ce mercredi de l’émission « Grand Dialogue » :
« S’il y a sabotage, je n’en sais rien. En tout cas, il n’est pas du côté des enseignants. Nous, nous prenons toujours des dispositions par rapport à cela. C’est un moyen pour les enseignants de prouver que l’année s’est bien passée. Ils n’ont donc aucune raison de saboter. On a fait croire des choses aux gens contre les enseignants. Dieu a tranché, la vérité a éclaté. On a tout dit aux enseignants à la télé, à travers les sketchs et autres. On a vu que la fuite ce n’est pas au niveau des classes. Les élèves viennent avec les sujets. Eux-mêmes l’ont constaté et ont décidé de les changer. Cela veut dire que ça ne va pas quelques part . Moi, je ne vois d’autres responsables que la Cellule chargée des examens et concours ».