Violation et atteintes aux droits de l’Homme au Mali. Plus de 800 cas ont été enregistrés par la Minusma, entre janvier et mars 2022. Parmi les victimes, plus de 540 personnes tuées. Ces informations sont issues de la note trimestrielle de la mission onusienne au Mali. Le document a été publié ce 30 mai 2022. La note souligne que le nombre de personnes tuées pendant cette période a augmenté de près de 324%par rapport au trimestre précédent.
Le document précise que les violations des droits de l’Homme attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes sont passées de 31 cas au dernier trimestre de 2021 à 320 cas au premier trimestre de 2022. La Minusma souligne que c’est dans un contexte où les Forces armées maliennes (FAMa) multiplient les opérations militaires de lutte contre le terrorisme avec souvent des éléments militaires étrangers. Nos tentatives pour faire réagir la DIRPA sur le sujet sont restées vaines.
Le rapport note également qu’au centre du pays, les localités de Bandiagara, Bankass, Djenne, Koro, Mopti, Ségou restent affectées par les violences. Au nord du pays, la sécurité s’est « détériorée suite aux affrontements armés » dans les régions de Gao et Ménaka. Ça concerne les groupes armés MSA et GATIA opposés à l’état Islamique au Grand Sahara (EIGS). Au sud du pays, l’insécurité reste préoccupante notamment à Koutiala, Sikasso et Nara avec environ 52 civils mauritaniens tués dans la zone frontalière, souligne le rapport.
La MINUSMA regrette aussi n’avoir toujours pas obtenu une autorisation pour conduire une enquête à Moura.
L’État doit renforcer les capacités des FAMa
La commission nationale des droits de l’homme de son côté regrette l’augmentation de ces violations dans le pays. Toutefois, son président estime que l’État doit renforcer les capacités des forces armées et de sécurité pour lutter contre les terroristes tout en respectant les droits humanitaires.
Aguibou Bouaré, Président de la commission nationale des droits de l’homme au Mali :