La 23èmeédition de la quinzaine de l’environnement a commencé hier au Mali. La cérémonie de lancement a été présidée à Bougouni par le Premier ministre Dr Choguel Kokala Maiga. Elle intervient dans un contexte marqué notamment par l’avancée du désert, l’augmentation de la température et la diminution de la pluviométrie ces dernières années.
« Une seule terre », c’est le thème, cette année, de la journée mondiale de l’environnement. C’est cette journée célébrée le 5 juin qui marque le démarrage de la quinzaine de l’environnement. Pendant deux semaines, des expositions et des journées scientifiques se tiendront à travers le pays. Une démonstration de nouvelles technologies, des formations, des campagnes de reboisement et d’assainissement sont aussi inscrits au programme. L’objectif est de parvenir notamment à un changement de comportement en faveur de la protection de l’environnement au Mali.
Cette 23ème édition de la quinzaine de l’environnement se tient dans un contexte où le désert continue d’avancer du nord vers le sud du Mali. La pluviométrie a diminué en moyenne de 6 à 36%, selon les régions, au cours des 30 dernières années. La température, elle, a augmenté de près de 2°C. Le cycle agricole est devenu imprévisible. La compétition autour des ressources naturelles engendre des conflits entre communautés et des mouvements de populations qui recherchent de nouvelles perspectives. Ce stress environnemental est également exacerbé par le conflit qui touche le nord et le centre du pays depuis des années.
Ces défis mobilisent de nombreux acteurs autour de la quinzaine pour trouver des réponses. Les discussions se tiennent à différents niveaux, jusqu’au 17 juin prochain, journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse. Pour cette journée, le thème choisi est « Tous ensemble pour vaincre la sécheresse ».
Les énergies renouvelables, la télédétection, où est-ce que nous en sommes aujourd’hui ?
La direction générale de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD) indique que le secteur de l’environnement a beaucoup évolué. Ses responsables mettent en avant l’utilisation des nouvelles technologies pour s’adapter. Cependant, des organisations de la société civile estiment qu’il faut plutôt respecter d’abord les engagements pris pour lutter contre le changement climatique.
“Nous sommes à Bougouni pour parler des innovations” par rapport à la protection de l’environnement, déclare le directeur général de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD). Selon Dr Allassane Bâ, il faut une synergie d’actions pour répondre aux défis.
« Comme vous le savez, Bougouni est une région spéciale qui s’adapte et qui répond à la thématique choisie », rappelle Dr Allassane Bâ. « Depuis 1972 à Stockholm, le secteur de l’environnement a beaucoup évolué. Les énergies renouvelables, la télédétection, où est-ce que nous en sommes aujourd’hui ? » Ce sont des grandes questions qui seront débattues lors de cette 23ème édition de la quinzaine de l’environnement, selon le directeur général de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD).
L’heure est au respect des engagements
La plateforme nationale des acteurs de la société civile sur le climat, l’environnement et le développement durable (PENASC-CED), rappelle que des déclarations ont été faites à tous les niveaux. « Il faut maintenant s’atteler à sa concrétisation », estime son président Ahmed Sékou Diallo. « Au niveau des négociations internationales, il faut dire qu’il n’y a pas eu d’avancées », regrette M. Diallo. « Il y a plus de déclarations que d’actions. Ce que nous souhaitons, c’est qu’on aille à l’action maintenant, qu’on mobilise les ressources en matière d’avancée », recommande le président de la PENASC-CED. « Les partenaires se sont engagés à financer les pays les moins avancés dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, il faut que ces engagements soient respectés », insiste-t-il.
Rappelons que le pays participe aux travaux de la PRECOP-27 sur les changements climatiques en cours à Bonn, en Allemagne. Parmi les sujets en discussion, les accords de financement pour certains pays comme le Mali.