La transition au Mali est prorogée de 24 mois à compter du 26 mars dernier. Le décret fixant cette durée est signé par le colonel Assimi Goita. Il a été lu ce lundi soir (06/06/22) à la télévision nationale par le ministre porte-parole du gouvernement de transition.
Cette décision des autorités maliennes intervient deux jours après le sommet extraordinaire de la CEDEAO à Accra au Ghana. Une réunion qui n’a pas permis de lever les sanctions contre le Mali.
Le ministre de l’administration territoriale, Colonel Abdoulaye Maïga a indiqué que ce décret vise à éviter un vide juridique. Il a ajouté que ce délai de 24 mois qui a commencé à la fin de la première partie de la transition est une réponse à ceux qui pensent que les autorités veulent s’éterniser au pouvoir. Pour le ministre Maïga, c’est aussi la preuve de la volonté du dialogue avec la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest. Le ministre a soutenu qu’avec ce décret, l’élaboration d’un chronogramme est fort aisée et imminente. Le porte-parole du Gouvernement a aussi précisé que les chefs d’État de la CEDEAO sont informés de cette décision.
Les sanctions contre le Mali maintenues !
Depuis près de 5 mois, le Mali est sous les sanctions de la CEDEAO pour n’avoir pas respecté le délai de la transition initialement fixé à 18 mois. Aussi l’organisation sous régionale exigeait des autorités de la transition un chronogramme pour l’organisation des élections.
Samedi dernier, en sommet extraordinaire, à Accra les chefs d’État de la CEDEAO n’ont pas pris de décision quant à une levée des sanctions infligées au Mali. Lors de la fête nationale du Royaume de Suède, ce lundi soir à Bamako, le ministre des affaires étrangères a évoqué les raisons de l’échec de la levée des sanctions. Selon Abdoulaye Diop, des questions liées à des informations fournies par rapport au chronogramme et au mécanisme conjoint de suivi sont à la base du désaccord.
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« La décision pourrait durcir les incompréhensions »
Cette « prolongation non concertée » de la durée de la transition va encore provoquer des divergences avec la CEDEAO, soutient le politologue Bréhima Mamadou Koné. Selon lui, cette décision va également durcir les incompréhensions internes avec les partis politiques et les organisations de la société civile.