Après la publication du décret président prolongeant la durée de la transition de 24 mois, la classe politique réagit. Pour certains, la prorogation est un espoir à un retour à « l’ordre constitutionnel ». D’autres, par contre, réclament la tenue des élections générales dans ce délai.
Ce nouveau chronogramme est proposé au moment où les yeux sont rivées vers la CEDEAO pour la levée des sanctions imposées au Mali.
Le cadre d’échange de partis et regroupements de partis politiques pour une transition réussie se dit surpris par cette décision des autorités de la transition. Pour Amadou Aya membre du comité d’experts du cadre d’échanges cette décision a été prise unilatéralement par les autorités.Il espère cependant que ce délai sera le dernier.
Pour lui, « si l’objectif n’était que ça, je pense qu’on ne devrait pas attendre tout ça. Depuis les assises, il fallait tout de suite se prononcer sur le délai de la transition ». « Rien n’est sûr. Tous les délais qui ont été avancés jusqu’ici n’ont jamais été respectés », poursuit Amadou Aya. De son point de vue, « il est important pour eux d’avoir un mécanisme de suivi en tant qu’acteurs politiques pour voir et pour leur dire que cette fois-ci que ce qui est avancé sera respecté ».
Un acte jugé « courageux »
Et pourtant du coté des partis qui soutiennent la transition, on affirme que cette décision était prévisible. Pour Dr Allaye Bocoum, Président de la convention pour le Mali, cette proposition avait été faite par les autorités il y a quelques mois. « c’est un acte courageux qu’il faut saluer ». « Ce chronogramme a été bien ficelé. Depuis le mois de mars déjà on en parlait », soutient le président de la CPM. Il rassure les Maliens quant au respect du délai de la transition de 24 mois. « On a travaillé avec le médiateur pendant tous ses séjours ici au Mali, dans le cadre de la précision par rapport aux actions à entreprendre pour avoir un nouveau Président », explique Dr. Bocoum qui assure que « tout sera réglé en 24 mois ».
A noter que, ce délai de 24 mois est proposé au moment où le Mali est toujours sous sanctions de la CEDEAO.
« Difficile d’organiser les élections en 24 Mois »
Pour la Coordination des associations et regroupements de la société civile CARSOC, il sera impossible d’organiser des élections dans un délai de 24 Mois. Cette organisation de la société civile estime que la priorité doit être donnée à la sécurité et la stabilité du pays et non aux élections.
Dr Adama Traoré, Président de la Coordination des associations et regroupements de la société civile CARSOC