Après la publication du décret présidentiel portant création de la commission de rédaction de la nouvelle constitution, des forces vives du pays réagissent.
Pour certains partis politiques l’élaboration d’une nouvelle constitution ne permet pas une sortie de crise, mais mettrait le pays en retard. Alors que d’autres estiment qu’il s’agit d’une nécessité absolue. Des organisations de la société civile insistent sur un consensus entre les acteurs politiques. « C’est une réforme majeure dont la réussite dépendra du consensus entre les acteurs », pense Ibrahima Sangho, chef de la Mission d’Observation Des Élections au Mali – MODELE Mali. Pour lui, il faut d’abord assoir un consensus politique au niveau des réformes. Qu’elles soient institutionnelles et électorales. « Aujourd’hui la difficulté est, qu’on parle de réforme constitutionnelle, on ne parle pas de révision, il va falloir alors abroger celle de 1992 pour qu’on puisse parler de nouvelle constitution » ajoute le chef de la Mission d’Observation Des Élections au Mali.
Sekou Niane, membre du cadre d’échange des partis politiques et regroupement de partis politiques pour une transition réussie. Il affirme que l’élaboration d’une nouvelle constitution mettrait le pays en retard. « Pour mettre en place une nouvelle constitution il faut une nouvelle constituante. Cela remet en question l’actuel Conseil national de transition CNT qui ne peut pas jouer ce rôle-là » martèle ce membre de l’ancien parti présidentiel RPM. Il propose d’aller vers l’inclusivité, mettre un nouveau gouvernement en place ou un nouveau conseil de transition.
Le président de l’Union pour la sauvegarde de la république pense que la révision de la constitution s’impose aujourd’hui. « Nous sommes sûres d’une chose concernant la cour constitutionnelle, il y a des prérogatives à prendre pour qu’on aille vers l’organe unique » dit Nouhoum Togo. Donc pour lui, cela est « une réalité à prendre en compte qui nous pousse à aller vers la révision constitutionnelle ».
Il faut rappeler que la constitution actuelle du Mali a été adoptée le 25 février 1992. Et à quatre reprises des tentatives pour la réviser ont échoué. Celle-là sera-telle la bonne ? La question reste posée.