Les discussions se poursuivent à l’ONU pour le renouvellement du mandat de la mission multidimensionnelle des nations unies pour la stabilisation du Mali, MINUSMA. Hier devant le Conseil de sécurité, le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop a demandé à revoir le mandat de la force onusienne afin qu’elle soit susceptible de protéger les populations.
Le ministre des affaires étrangères du Mali a déploré, dans un contexte asymétrique, l’inefficacité des casques bleus dans leur mission de protection des civils. « Il est indispensable que le mandat de la Minusma soit centré sur la protection des populations civiles et l’appui au rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire », a insisté Abdoulaye Diop. Affirmant que le mandat de la MINUSMA doit prendre en compte la montée en puissance des forces armées maliennes. Ainsi, le chef de la diplomatie malienne a souligne « la nécessité d’une meilleure coordination des actions de la Minusma avec l’état malien ». Cela, dit-il, de manière à assurer une pleine efficacité dans l’accomplissement de son futur mandat.
Non à une intervention des forces françaises sur le sol malien
Le Gouvernement du Mali, a-t-il déclaré, exprime son opposition ferme à l’intervention sur son territoire de la force barkhane. « Après la décision unilatérale de retrait de celle-ci ainsi que la dénonciation par le Mali des accords de défense avec la France » a-t-il précisé. Alors que la France a offert ses services pour la sécurisation de la mission onusienne au Mali. S’agissant de la CEDEAO, Abdoulaye Diop a indiqué que le gouvernement n’a jamais rompu les pourparlers avec l’organisation sous régionale. Il espère que les sanctions seront bientôt levées. Sur la question de Wagner, le ministre malien a réaffirmé que le partenariat entre le Mali et la Russie est une coopération d’État à État.
Inquiétudes du représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu
Auparavant le Représentant spécial du Secrétaire général des nations unies au Mali El Ghassim Wane avait fait part aux membres du Conseil de sécurité, une forte augmentation des violations des droits de l’Homme dans le pays. Les auteurs de ces violences seraient des membres tant dans les groupes extrémistes que des forces de sécurité malienne présentes dans le centre.
Dans son dernier rapport trimestriel, la Minusma a accusé les forces armées d’avoir commis plus de 300 cas de violations des droits humains. Dans ce document, la mission de l’ONU mentionne des « éléments militaires étrangers ». Les délégations occidentales ont ainsi souligné cette présence en y voyant une référence explicite au groupe Wagner « soutenu par la Fédération de Russie ». Plusieurs délégations ont insisté sur la nécessité de mener des enquêtes sérieuses sur ces violations. Elles ont aussi demandé de respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire pendant les opérations antiterroristes.
En réponse, le ministre Abdoulaye Diop a qualifié ses propos d’allégations infondées qui contribuent à ternir l’image des FAMa.