Les coupures d’électricité, sont un calvaire pour les habitants de Mopti. La situation qui perdure depuis le mois d’avril dernier, a contraint certains à arrêter leurs activités. Alors que d’autres essayent de réaménager leur emploi du temps pour y faire face.
Reportage à Mopti
Kadia Coulibaly est gérante d’une gargote au marché de Mopti. Sa principale source de revenue est la vente de l’eau glacée et des jus. Mme Coulibaly se lamente en parlant de l’impact des coupures d’électricité sur son activité. « Cette année, je n’ai pas du tout travaillé. Je n’ai qu’un congélateur qui peut me faire de la glace deux fois par jour. Mais cette année, il produit à peine de l’eau fraiche ».
C’est la même désolation du côté des vendeurs de poisson. Faute de glace, ils peinent à conserver leurs marchandises. Ils affirment qu’ils peuvent faire une semaine voir dix jours sans travailler à cause de la pénurie de glace. « Sans la glace, nous ne pouvons pas du tout conserver les poissons. C’est ce qui paralyse notre activité » regrette Mamadou Minindjou Traoré.
Un peu plus loin, dans un atelier de soudure, se trouve Sory Tapo, menuisier métallique. A cause des délestages, il travaille souvent la nuit désormais depuis quelques maintenant. Une alternative, pourtant, intenable pour lui. « On ne peut pas travailler au cours de la journée et veiller le soir », avance-t-il.
Pas de courant mais les factures toujours en hausse
A ces difficultés s’ajoutent les charges liées aux factures d’électricité. « Malgré les coupures d’électricité, nous recevons des factures d’électricité. J’en ai cinq ou six impayées. Et les prix ne varient pas malgré ces délestages » ajoute Sory Tapo.
Ces dernières 24h, notamment les 13 et 14 juin dernier, il y a eu une lueur d’espoir, témoignent des apprentis soudeurs. « Nous sommes contents parce qu’il y avait de l’électricité pendant les journées du lundi 13 et du mardi 14 juin. De ce fait, nous, les apprentis soudeurs, allons nous frotter les mains » se réjouissent ces derniers.
D’autres opérateurs et organisations déplorent les conséquences de ces délestages sur leurs activités. C’est le cas des radios de la place qui ont du mal à satisfaire les auditeurs et les partenaires. Les responsables d’Énergie du Mali n’ont pas souhaité réagir sur la question. Mais dans la Venise malienne, on annonce l’organisation d’une journée ville morte, bientôt.
A Douentza, la population dans le noir depuis une semaine
A Douentza, une autre ville du centre du Mali, la population est dans le noir, depuis une semaine. Selon le coordinateur d’Énergie du Mali dans la ville, cette situation s’explique par une panne technique des groupes électrogènes. Il affirme que de nouveaux équipements sont arrivés et sont en cours d’installation pour soulager la population.
N’Famoussa Coulibaly coordinateur d’énergie du Mali à Douentza