Sept ans après sa signature, l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation piétine. Mais le gouvernement note aussi des avancées notoires. Les groupes armés signataires, eux, appellent à plus d’engagement.
Les différentes parties signataires de l’accord reconnaissent que la mise en œuvre du document est régulièrement confrontée à des « obstacles ». Le chef du gouvernement a évoqué une mise en œuvre intelligente de cet accord issu du processus d’Alger, depuis sa prise de fonction. Le gouvernement estime toutefois que des avancées notoires ont été enregistrées, notamment sur les plans politique, sécuritaire, du développement, de la justice et de la réconciliation.
Manque de confiance entre les parties
Malgré ce satisfecit du gouvernement, un manque de confiance entre les parties signataires est visible. Une situation qui s’expliquerait par les bocages à certains points du processus comme celui du DDR, Désarmement, Démobilisation et Réinsertion.
La tenue d’une réunion de haut niveau entre le gouvernement et les groupes armés signataires se fait aussi attendre depuis janvier dernier. Cette rencontre doit lancer le redémarrage de la réintégration socio-économique de catégories particulières d’ex-combattants et de femmes associées aux groupes armés, désignés dans les cinq régions du Nord. Cette réunion devrait aussi aboutir à un consensus sur les réformes politiques et institutionnelles en suspens et le lancement des 16 projets approuvés au titre du Fonds pour le Développement Durable.
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« Il est temps de passer aux réformes profondes »
Les responsables des groupes armés signataires de l’accord d’Alger indiquent aussi qu’« il y a eu des avancées notoires dans l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ». « La principale avancée qu’on a aujourd’hui, c’est l’arrêt des hostilités entre les parties signataires », explique Attaye Ag Mohamed, membre de la CMA. Il ajoute que « le deuxième, ce sont des actions intermédiaires comme les autorités intérimaires mises en place dans les régions de Tombouctou, Kidal, Gao et Menaka ».
Attaye estime qu’« il faut rapidement aller aux réformes et permettre de faire des élections et mettre en place des autorités ordinaires ». Ce constat est aussi partagé par les responsables de la Plateforme. Un de ses responsables Biga Ag Ahamoudene déplore aussi des freins à l’application effective de cet accord. « Ça fait presque sept mois qu’il n’y a pas eu de CSA (Comité de Suivi de l’Accord). Le CSA, c’est la tête de la machine. Donc s’il est bloqué depuis sept ou huit mois, ça veut dire que rien ne marche, tout est bloqué », regrette Biga Ag Ahamoudene. « On attend depuis lors, la réunion de niveau décisionnel qui devrait pallier ses différents blocages », rajoute-t-il.
En fin les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation invitent le gouvernement à plus d’engagements pour maintenir les acquis et booster la mise en œuvre de l’accord.