Le projet de chronogramme des prochaines échéances électorales au Mali a été présenté mardi par le gouvernement. Déjà, les avis des femmes sont partagés sur le respect du calendrier. Si pour certaines ce projet est difficile à concrétiser dans un délai de 24 mois, pour d’autres, c’est une question de volonté et d’engagement. Cependant, ces femmes sont unanimes « qu’il faut aller vers une sortie de crise ».
Des femmes du Mali accueillent favorablement le projet de calendrier électoral pour le referendum et les conseillers des collectivités territoriales, les législatives et les présidentielles. Cependant, le regroupement d’ONG et d’Associations féminines du Mali (Cafo) exprime un doute sur le respect du délai imparti. Mme N’Diaye Henriette Dembélé, membre du bureau national de la CAFO.
« C’est une bonne proposition si on respecte scrupuleusement le calendrier. Donc c’est sous la diligence du président de la République et des membres du gouvernement, il faut qu’ils le respectent », recommande Mme N’Diaye. Pour elle, « 24 mois, c’est peu, mais quand on s’organise et quand il y a la volonté, on peut le faire ». « Si on s’est donné l’audace qu’on peut organiser en 24 mois. Ce qu’on doit dégager des stratégies adéquates pour pouvoir le faire en ces 24 mois », précise-t-elle.
Le délai est-il tenable ?
D’autres franges de la gente féminine pensent que ce délai est bien tenable. C’est le cas de l’ONG pour la défense du droit des femmes APDF, qui incite au respect scrupuleux de ce chronogramme.
« Le referendum qui doit être tenu alors qu’on n’a pas encore mis en place l’organe unique de gestion des élections (AIGA), la date de nomination des membres n’a pas été précisée non plus », regrette la présidente de l’Association pour le Progrès et la Défense des Femmes Maliennes (APDF). Face à ce constat, elle s’interroge si le scrutin pourra se tenir dans le délai. DiawaraBintou Coulibaly, souhaite également la « vulgarisationdès maintenant des textes par rapport à la réorganisation territoriale, pour que la population puisse adhérer ».
Lire aussi : Transition : vers un nouveau chronogramme
Les femmes œuvrant dans le monde rural affirment ne pas être associées à ce projet électoral. Ainsi, elles prônent l’inclusivité tout au long du processus.
« Le chronogramme si on doit tout mettre en place dans un délai d’une année à deux, ça va être compliqué », estime NiakatéGuindoKamissoko, présidente des femmes rurales du Mali. Pour elle, « il faut prioriser, organiser ce qui est urgent et faire attendre ce qui ne l’ait pas ». « Quand il s’agit des décisions d’une si grande importance pour la nation, il faut faire appel à tout le monde dès le début des discussions pour que chacun puisse donner son avis », conclut la présidente des femmes rurales du Mali.
Pour rappel, le chronogramme électoral proposé prévoit le référendum en mars 2023, l’élection des conseillers des collectivités territoriales en juin 2023, les législatives en octobre et novembre 2023 et la présidentielle en février 2024.
La recrudescence de l’insécurité, un risque
Des observateurs estiment aussi que « c’est un chronogramme tenable ». Cependant, Cheick Oumar Doumbia politologue souligne que la situation sécuritaire qui se dégrade de plus en plus peut être un obstacle à la tenue du nouveau chronogramme présentés par les autorités. Il a aussi ajouté qu’il faut plus qu’un chronogramme électoral de la part des autorités pour activer la levée rapide des sanctions de la CEDEAO.
Cheick Oumar Doumbia, politologue