Le taux de réussite aux examens diminue d’année en année constatent des observateurs. Pour le baccalauréat, le taux national d’admission est de 20, 38% contre 39,23 % en 2021. 47,86% des candidats au Diplôme d’Études Fondamentale (DEF) ont réussi à l’examen, soit moins de 20,81% par rapport à l’année précédente. Quelles explications à cette baisse du taux de réussite ?
Pour le directeur du centre des examens et concours, le faible taux de réussite aux examens de fin d’année s’explique par deux facteurs majeurs. Il s’agit notamment du bon déroulement des épreuves et la sécurisation des sujets. « Dans un passé récent, à l’intérieure des centres il y avait des personnes extérieures qui avait accès aux centres, lesquelles personnes amenaient avec elles les sujets traités et qu’elles mettaient à la disposition des candidats avec la complicité des surveillants. Le deuxième facteur c’est que nous avons pu sécuriser d’avantage les sujets cette année » dit Mahamadou Keïta, directeur du centre national des examens et concours de l’éducation. Il rejette cependant la responsabilité du faible niveau d’apprentissage des élèves. Selon lui, « Ce serait de faire une injure à nos collègues enseignants pour dire qu’ils n’ont pas fait ce qu’ils devaient faire en classe pendant l’année scolaire ».
Responsabilité partagée
« Une situation difficile à comprendre et à expliquer sur le plan pédagogique et sur le plan académique » explique pour sa part le Pédagogue Dr Morikè Dembelé. Selon lui, les autorités devaient durcir le ton depuis le 1er octobre en créant les meilleures conditions d’apprentissage et de continuité d’évaluation. « C’est pour dire que les enfants, les parents, tout le système a des problèmes finalement par rapport à ce taux. Et la responsabilité est rejetée sur les enfants, les parents qui ne sont pas les seuls responsables », dénonce le pédagogue qui s’interroge sur la part de l’Etat dans ce faible taux. « On ne peut pas dire qu’autant de Maliens sont nuls. Donc ce sont les conditions d’enseignement, les conditions d’organisation pédagogique, les conditions d’évaluation qu’il faut interroger » poursuit Dr Morikè Dembelé.
Pour rehausser le taux d’admission aux examens, le gouvernement envisage de mener des campagnes de sensibilisation sur les valeurs du travail dès la rentrée prochaine. Des spécialistes de l’éducation misent plutôt sur la révision du programme d’enseignement et l’organisation des évaluations.
Polémique sur le choix du premier national au bac
Le 1er national au baccalauréat provient très souvent des séries scientifiques. Une situation qui a poussé certains à demander au gouvernement de remettre des distinctions au premier de chaque série. Des pédagogues ne partagent pas cette idée. Pour eux, dans un examen, « il y’a toujours un candidat avec plus de moyenne par rapport aux autres ».
Mahamadou Doumma pédagogue