Les représentants des partis politiques et de la société civile devant siéger au sein de l’autorité indépendante de gestion des élections sont connus depuis ce lundi 22 août. Ils ont été désignés, à la suite d’un tirage au sort. Plusieurs partis ont désapprouvé ce mode de désignation.
L’Union pour la République et la Démocratie fait partie des partis politiques dont des membres figurent sur la liste de candidatures au tirage au sort. Cependant, ce mode de désignation n’a pas été apprécié par ses responsables. Pour Mamadou Dicko, cette désignation peut susciter des problèmes. « Le tirage au sort est certes une procédure juste mais qui comporte des inconvénients majeurs. On peut tirer au sort quelqu’un qui n’a aucune expérience, aucune expertise, aucune capacité de faire le travail pour lequel il est convié. Donc ça peut, véritablement, poser problème », prévient-il. Mamadou Dicko invite les uns et les autres à « d’avantage interroger le génie malien pour pouvoir trouver les moyens les mieux appropriés pour régler ce problème-là ».
La loi électorale « violée »
Des propos soutenus par le parti Rassemblement pour le Mali. Pour ses responsables, les modalités de désignation n’ont pas été respectées. Sekou Niamé Bathily estime que son regroupement tiendra très prochainement une rencontre pour se situer non seulement sur les modalités de désignation, mais également sur les personnes désignées. « Il est bien indiqué que le collège, organe délibérant de l’AIGE, comprend 15 membres dont 4 désignés par les partis politiques, suivant les modalités qui sont fixées par eux-mêmes. Donc l’article est très clair », explique Sékou Naimé Bathily. Il ajoute que lors de la rencontre du cadre de concertation, « il est sorti 5 propositions venant des partis politiques. La proposition majoritaire c’est la proposition qui est de 60 partis qui ont proposé de prendre les 4 représentants parmi les regroupements des partis politiques ». « A notre grande surprise, nous avons constaté que le ministre a opté pour le tirage au sort, alors qu’il n’y avait que 5 partis qui avaient proposé ça », déplore Sékou Niamé Bathily.
La solution face aux nombreux partis et au choix difficile
Notons qu’à l’initiative du ministère de l’administration territoriale, un huissier de justice a été chargé d’organiser le tirage au sort. Huit (8) personnes dont quatre (4) femmes ont été tirées au sort au niveau des formations politiques. En revanche, six personnes ont été choisies au sein de la société civile.
« Le mode de désignation par tirage au sort est la solution face au nombre important de partis politiques qui rend le choix difficile ». C’est en tout cas ce que pense l’analyste politique Dr Abdoul Sogodogo. L’universitaire reconnaît que la méthode peut frustrer certaines formations politiques. Toutefois, il affirme qu’à un moment, il faut trouver une solution, pour avancer dans le processus.
Dr Abdoul Sogodogo