317 civils tués et 73 autres enlevés ou disparus, du 1er avril au 30 juin 2022. Ces chiffres sont issus du rapport trimestriel de la Minusma, sur les violations des droits de l’Homme au Mali. Le document a été rendu public mercredi 31 août 2022. Le gouvernement malien déplore un manque de sérieux et de rigueur dans l’exécution de la mission des experts de l’ONU.
Dans son rapport, la mission onusienne impute 297 atteintes graves aux droits de l’Homme à des groupes terroristes. Il s’agit notamment du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans, l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et autres groupes similaires. « Ces groupes se sont illustrés par des attaques incessantes contre les civils, les forces de défense ainsi que la MINUSMA », explique le document. Le texte ajoute en outre que ces violences ont fait, au moins, 200 morts, 44 blessés et occasionné le déplacement de milliers de civils.
Le document note que les violences perpétrées par les milices et autres groupes d’autodéfense communautaires ont doublé. Elles sont passées de 15 pour le trimestre précédent à 34 pour la période en revue.
Le rapport précise que « la majorité des victimes de ces groupes ont été recensées principalement dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Djenné, Mopti et Niono ».
Quant aux violations des droits de l’Homme imputables aux Forces armées maliennes, elles ont baissé de 62%, souligne la MINUSMA dans son document. Enfin, la Minusma rappelle que les tensions inter-communautaires ont contribué à l’aggravation de la situation dans les régions du nord et dans la zone des trois frontières du Liptako-Gourma.
Prorogation des sanctions de l’ONU
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a de son côté prorogé d’une année le régime de sanctions en cours depuis 2017 contre le Mali. Ces sanctions restent ainsi en vigueur jusqu’au 31 août 2023. Elles concernent une interdiction de voyage et un gel des avoirs. Par ailleurs, le Conseil a reconduit jusqu’au 30 septembre 2023 le mandat du Groupe d’experts prévu par le même texte. Le Gouvernement malien dit avoir constaté avec regret que « ce Groupe d’experts sort de plus en plus de son mandat ».
Ce régime de sanctions vise des personnes et entités accusées soit de préparer, de donner l’ordre de commettre, de financer, au Mali, des actes qui violent le droit international humanitaire. Ces personnes ou entités sont désignées par le Comité créé par la résolution 2374.
Dans le texte, le Conseil rappelle qu’il a été invité à appuyer pleinement l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et suivre sa mise en œuvre. Le Conseil ajoute qu’il peut aussi prendre des mesures contre quiconque entraverait l’exécution des engagements qui y figurent et la réalisation des objectifs poursuivis.
Dans un mémorandum, le gouvernement du Mali a dénoncé le fait que ce rapport ne soit pas mis à sa disposition pour ses observations avant sa publication. Aussi, le gouvernement estime que ce document est une synthèse des rapports trimestriels du secrétaire général sur la situation au Mali. Enfin le Mali fustige les allégations se rapportant aux autorités et aux forces armées maliennes.