Des informations contradictoires circulent sur la situation d’Aguelhok et de Tessalit, notamment sur la question de la présence ou non de l’armée malienne dans ces deux villes.
Certains comme le MNLA annoncent que les FAMAS ont quitté leur campement alors que le commandement malien nie tout retrait de ses effectifs.
Le Colonel Abdoulaye Coulibaly, chef du théâtre des opérations est catégorique. Joint par téléphone il a déclaré ne pas avoir « connaissance d’un quelconque départ de militaires de ces deux localités. « Mes effectifs restent intacts sur les lieux » tient-il à préciser .
Le colonel Abdoulaye Coulibaly rappelle que dans l’accord de cessez-le-feu signé après les événements de Kidal, les deux parties, groupes armés et armée malienne se sont engagés au respect de l’intégrité du territoire. « Il n’y a donc pas de raison » selon lui « que l’armée malienne quitte ses positions ». Pour lui si « la tension, les provocations et la menace sécuritaire restent visibles sur le terrain ,ce n’est pas une raison pour céder».
Du coté du MNLA la version est différente. Pour Mohamed Ag Attaye membre de la cellule de communication du mouvement « les groupes armés n’ont jamais demandé à l’armée de quitter ces localités ». Selon lui le MNLA respecte l’accord de cessez-le-feu du 21 mai dernier. Mais toujours selon le mouvement « ce sont des militaires maliens, de leur propre chef, qui décident de renter ». Ils se sentent « délaissés par l’Etat malien et face à de mauvaises conditions cantonnement » . Le MNLA rappelle sa position : respect de l’intégrité du territoire malien, comme cela a été précisé dans les derniers accords ».
Le MNLA dément donc avoir ordonné à l’armée de quitter les localités. Mohamed Ag Attaye, membre de la commission communication du mouvement rebelle touareg. estime que ce sont les militaires qui organisent eux même leur retrait. Il a été joint au téléphone par Issa Fakaba Sissoko :
« Nous démentons avoir dit à qui que ce soit de quitter les camps onusiens, qui sont des camps libres où les militaires peuvent bel et bien rester sans compromettre les villes de l’Azawad par les mouvements armés. Ces militaires, qui sont la plupart originaires du sud, veulent rester chez eux. Ils dénoncent aussi leur situation précaire à l’intérieur des camps de la Minusma parce qu’ils voient que le gouvernement les a négligés, que le ministère de la défense, qu’ils ont sollicité pour rentrer à Sévaré, ne fait rien sous prétexte qu’il vient de s’installer. Nous avons signé le respect de l’intégrité territoriale du Mali ».
C’est dans ce contexte que les prochaines négociations, prévues en juillet, se préparent. Les groupes armés laissent entendre qu’ils vont revendiquer « l’autonomie ou le fédéralisme » pour l’Azawad. Cheick Oumar Diallo spécialiste des questions du Nord estime que cette option du fédéralisme doit être étudiée par les autorités maliennes. Il explique pourquoi à Issa Fakaba Sissoko :
« Je pense que les groupes armés ont bien envie d’obtenir une forme de partition du territoire national. Mais il s’agit pour nos négociateurs de prendre en compte ce facteur et de s’assurer que, dans le cadre des discussions, le système fédéral qui va être mis en place ne concerne pas uniquement, comme le demandent les groupes armés, une division en deux blocs fédéraux Nord et Sud. Mais plutôt une réorganisation de l’ensemble des régions pour qu’elles collent avec un système de fédéralisme. A ce titre là, je pense que si nous obtenons une forme de fédéralisme avec les huit régions du Mali, il sera difficile pour les partisans de la partition, d’obtenir satisfaction dans cette revendication là ».