La suspension des autorisations de transit des produits pétroliers du Niger vers le Mali pour des raisons sécuritaires provoque des réactions dans le pays. Toutefois, à Gao Menaka et Ansongo, la décision n’a pas encore eu d’impact sur les activités des habitants.
Cette décision prise le 21 septembre dernier n’a été rendue public que ce lundi 26 septembre 2022. Les autorités nigériennes assurent que cette mesure est « antérieure et n’a aucun lien avec les propos tenus par le Premier ministre par intérim du Mali contre le Président nigérien à la tribune de l’ONU ».
La délivrance des autorisations de transit des produits pétroliers sur le Mali a été suspendue depuis le 21 septembre 2022. Mais les autorités nigériennes précisent que les livraisons d’hydrocarbures destinés à la Minusma (mission de l’ONU au Mali) seront « escortées jusqu’à la frontière du Mali ». Cette annonce a suscité des vives polémiques sur les réseaux sociaux faisant un lien avec la récente sortie du Premier ministre malien contre le Président du Niger Mohamed Bazoum. Le ministre nigérien des finances, Ahmat Jidoud explique que cette décision fait suite au constat des pratiques frauduleuses de reversement de ces produits exonérés de taxes et des droits de douanes sur le territoire du Niger. « La SONIDEP m‘avait convaincu de l’existence de cette fraude. Et c’est sur cette base que j »ai suspendu le 9 septembre. Mais à la suite de cette décision j’ai demandé au Directeur Général de la douane de prendre note pour la notifier aux unités douanières qui sont au niveau des frontières », explique Ahmat Jidoud. « C’est le 21 septembre que le directeur Général de la douane a pris le circuit ». Selon le ministre nigérien des finances, « il y a une coïncidence hasardeuse du calendrier que certains ont essayé d’interpréter comme étant une sorte de mesure de représailles à l’endroit du peuple frère malien ».
Faux, il n’y a aucun impact de la fourniture des produits pétroliers
Contrairement aux rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, cette mesure nigérienne n’a eu aucun impact sur la fourniture des produits pétroliers dans les régions du nord du pays. A Gao, Menaka et Ansongo, aucune rupture ou hausse des prix du carburant n’est constatée dans ces localités. Pour Ousmane Maïga, président de la jeunesse communale d’Ansongo, cette suspension n’a pas de répercussions sur les activités des habitants de la localité. « Pas plus tard qu’hier soir j’ai acheté du carburant. c’était au prix habituel 600 f CFA. Contrairement aux semaines précédentes où on avait l’habitude de l’acheter à 1000 F », affirme Ousmane Maïga. Il précise qu’aux coins des rues, « le prix varie entre 650 F et 700 F ». « Pour le moment la ville tourne, il n’y a pas de hausse. Tout est bon », rassure le président de la jeunesse d’Ansongo.
Selon une source proche de l’Office national des produits pétroliers (ONAP), la quantité du carburant qui provient du Niger vers le Mali n’est pas conséquente.
Elle assure que des dispositions sont prises pour mieux approvisionner le pays en hydrocarbures.