Une trentaine de Peulhs soupçonnés d’appartenir à des groupes jihadistes ont été arrêtés hier sur le marché de Djénné dans la région de Mopti. Ces arrestations interviennent quelques jours après la libération d’autres peulhs arrêtés la semaine dernière dans la même zone.
Selon des sources locales, c’est entre 14 heures et 16 heures que des militaires ont fait une descente au marché de bétail de la ville. Ils ont interpellé 29 personnes soupçonnées par l’armée d’être des jihadistes. Un député de la région dénonce des arrestations arbitraires. Il s’insurge également contre la méthode employée par les forces maliennes qui, selon lui, utilisent des techniques d’interrogatoire musclées. Pour l’élu local, cette situation ne contribue pas à lutter contre le terrorisme dans la région. Il appelle donc l’armée à revoir ses méthodes dans la lutte contre le terrorisme.
Ce n’est pas la première fois
Il y a moins de deux semaines, des militaires maliens avaient arrêté plus d’une trentaine de civils peuhls à Sofara, une autre localité de la région de Mopti. Ces personnes ont été finalement libérées quelques jours après, faute de preuve.
Idrissa Sankaré député élu à Bankass dans la région de Mopti
« Des arrestations arbitraires »
Des associations de défense des peuhls ont dénoncé plusieurs fois des arrestations et des exactions contre la communauté Peulh dans le centre du pays.
Le porte-parole des jeunes de la coordination des associations Peulhs Taabiatl Pulaku, Abdoulaye Dicko « ces actions n’aident pas à lutter contre le terrorisme. Elles risquent plutôt d’envenimer la situation ».
Certains analystes pensent que « l’arrestation des présumés djihadistes par l’armée malienne surtout en cette période d’état d’urgence est une chose normale ».
Bréma Ely Dicko, analyste, sociologue à l’Université de Bamako,
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