L’Etat Malien a lancé ce mardi une opération imposant aux hauts fonctionnaires de déclarer leurs biens d’ici fin août. Des dizaines de milliers d’agents de l’administration devront ainsi justifier leur patrimoine. Une opération de grande ampleur pour l’office anticorruption créé en 2014.
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une lutte contre l’enrichissement illicite, a déclaré Moumouni Guindo, président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite. L’opération vise notamment les hauts fonctionnaires, qui « ont jusqu’à fin août pour faire une déclaration de biens », sans préciser quels postes spécifiques sont visés.
Elle concerne aussi « environ 55.000 fonctionnaires, y compris les contractuels », ainsi que les agents de la fonction publique territoriale, encore plus nombreux selon Moumouni Guindo. « Le fonctionnaire assujetti qui manque à sa déclaration de biens avant fin août 2017 sera révoqué de ses fonctions et interdit d’exercer pendant cinq ans », a indiqué le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite.
Il a précisé que des enquêtes pour enrichissement illicite seront déclenchées contre tous les fonctionnaires sur qui pèsent des soupçons. Selon lui « il appartient au fonctionnaire malien d’apporter la preuve qu’il a acquis ses biens de manière honnête. Ceux qui vont dissimuler des biens seront surpris, parce que nous avons pris les dispositions nécessaires, a assuré le magistrat.
Les fonctionnaires coupables de corruption risquent d’un à trois ans de prison si le montant détourné est inférieur à 50 millions de FCFA et cinq ans au-delà. Créé en 2014, l’Office anticorruption, un organe public qui n’a encore jamais fonctionné, se compose de douze membres. Il a le pouvoir de saisir la justice sur des faits de corruption présumée.
Une première au Mali
Selon certains économistes, cette opération peut s’avérer efficace mais à condition qu’elle soit accompagnée d’une volonté politique réelle. Selon ces analystes, la mesure a déjà donné des résultats dans certains pays Africains et Asiatiques. Cependant ils estiment que la mesure doit être menée de façon pérenne pour qu’elle ait un impact sur la corruption.
Dr. Garan Kouyaté économiste
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