Des organisations maliennes de défense des droits humains demandent l’annulation de la distinction de l’ancien juge islamique de Tombouctou Houka Houka Ag Alhousseyni. Elles estiment que cette distinction est contraire au principe de l’état de droit et constitue une atteinte à la mémoire des victimes.
Trente-sept organisations maliennes de défense des droits humains condamnent cette attribution d’attestation de reconnaissance à Houka Houka Ag Alhousseyni. Dans la note de position conjointe publiée ce 16 novembre, elles estiment que cet acte est de nature à commémorer les bourreaux au moment où les victimes attendent que justice soit faite.
Elle rappellent également dans le document que Houka Houka est toujours poursuivi pour des crimes, au droit international, imprescriptibles. Il s’agit notamment des faits de mariage forcé, d’esclavage sexuel, de viols, de tortures, d’extorsions de fonds à Tombouctou, précise la note.
Ces organisations demandent au Gouverneur de la région de Tombouctou de revenir sur sa décision. Aussi, elles appellent autorités du pays à faire de la lutte contre l’impunité une priorité.
L’omerta de la société civile à Tombouctou
Houka Houka Ag Alhousseyni dirigeait un tribunal islamique pendant l’occupation de Tombouctou par les groupes islamistes.Il a été arreté le 17 janvier 2014 par l’armée malienne avant d’être libérer le 14 août de la même année.
A Tombouctou aucune réaction à cette distinction de Houka Houka AG Alhousseyni pour le moment. Les autorités régionales et la société civile se refusent à tout commentaire sur le sujet. Toutefois, dans la décision du gouverneur portant attribution d’attestation aux légitimités traditionnelles, il est précisé en son article 1 que l’ancien juge islamique a reçu cette attestation en tant que Cadi de Zoueliya, dans la commune d’Essakane, cercle de Goundam.