Dans le cadre de son programme de visite au Mali, le président du Burkina Faso, médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, a déjeuné hier après-midi avec son homologue Ibrahim Boubacar Keïta. Les deux chefs d’Etat ont passé en revue les questions bilatérales et les sujets de l’actualité internationale.
Juste après ce tête-à-tête avec IBK, Blaise Compaoré a rencontré tour à tour la classe politique et la société civile. Les échanges ont porté essentiellement sur la crise malienne et l’implication de toutes les couches.
Pour la majorité, il s’agissait d’une rencontre fructueuse qui donnera un nouvel élan au processus de négociations. « Nous sortons satisfaits de cette rencontre dans la mesure où le président Blaise Compaoré a insisté sur certains aspects qui nous tiennent à cœur. Il s’agit notamment de l’unicité du Mali, son indivisibilité, sa forme laïque et républicaine. Et toute discussion, toute sortie de crise doit s’inscrire dans cette droite ligne là. Cela est notre position, nous voulons certes dialoguer, mais il y a des points sur lesquels il n’est pas question de revenir, ni de discuter », insiste Me Zoumana N’Tji Doumbia, président du groupe parlementaire majoritaire Alliance pour le Mali. « Je puis vous assurer que le gouvernement fait de son mieux. Le ralentissement du processus de négociations ne dépend pas du gouvernement malien. Il est dans de très bonnes dispositions, car il a mis en place beaucoup d’instruments pour aller à ses négociations », ajoute-t-il.
L’opposition, elle salue quant à elle l’implication de toutes les couches de la société pour la résolution de la crise. Pour Seydou Diawara, vice-président du groupe parlementaire d’opposition VRD, Vigilance Républicaine et Démocratique: « L’appel de Blaise Compaoré s’adressait à toutes les composantes de la société malienne afin qu’elles œuvrent toutes dans le sens de la résolution définitive de la crise malienne, car aucune solution définitive ne peut être obtenue sans l’implication de toutes les couches du Mali ».
Cette visite va-t-elle permettre d’accélérer les négociations ?
La société civile assure de sa disponibilité à s’impliquer pleinement dans la recherche de solutions à la crise mais demande à être impliquée dans le processus. « Ils ont demandé notre accompagnement et notre engagement. Nous sommes prêts à le faire puisque c’est ça notre vocation, notre rôle. C’est un devoir religieux et citoyen. Mais il faudra aussi nous faciliter les impliquant pleinement dans le processus. Nous ne sommes pas très bien informés de l’évolution du processus. Si on nous demande de nous engager, il faudrait nous montrer les voies par lesquelles nous pouvons être efficaces », réclame pour sa part Mouhamoud Dicko, président du Haut conseil islamique.