L’ONG International Crisis Group ICG a rendu publié hier un rapport intitulé « Réguler les religions ou non, le dilemme de l’État malien». Dans ce rapport, les chercheurs de Crisis Group pointent du doigt la montée en puissance du poids des religieux dans la vie politique du Mali. Ce rapport d’une vingtaine de pages propose des pistes sur lesquels les religieux peuvent être un facteur de régulateur dans la vie publique.
Selon les experts de l’International Crisis Group, l’État malien n’a pas les moyens de ses ambitions. « Lorsque le préfet d’une localité a tenté de dissuader des individus de construire une mosquée car ils n’avaient pas obtenu de permis, ceux-ci ont répondu que la banque et le bar de l’autre côté de la rue n’avaient pas non plus d’autorisation pour exercer des activités commerciales, et qu’ils n’étaient pas inquiétés pour autant », peut-on lire dans le rapport.
Le fait religieux est incontournable au Mali, explique Cynthia Ohayon, principale auteure du rapport. Selon elle, il est important de le voir d’un bon œil, à condition que ceux-ci ne se lancent pas dans la conquête et la gestion du pouvoir.
Cynthia Ohayon, est l’auteur du rapport :
Selon certains leaders musulmans, l’implication des religieux dans la politique est « tout à fait normale». Toutefois ils indiquent que cette implication dans la vie politique n’a pas pour objectif de chercher le pouvoir. Selon eux, le rôle des religieux est aussi de faire des propositions de sortie de crise, de renforcer la cohésion sociale et de participer au développement du pays.
Issa Kaou N’djim, chargé de communication du Haut Conseil Islamique :
Certains observateurs estiment que l’implication des religieux dans la politique a des conséquences sur la cohésion sociale. Cette implication pourrait traduire un recul fondamental de la démocratie dans le pays. Selon eux, « le religieux est censé être un régulation de la scène politique».
Dr Aly Tounkara est sociologue, chercheur à l’Université de Bamako :