Le Conseil des ministres a rectifié hier le budget de l’Etat pour l’exercice 2014. Ce nouveau budget vient remplacer celui adopté le 03 décembre 2013. Ce budget 2014-1015 se chiffre à 1.518 milliards 116 millions de francs CFA.
Le nouveau budget rectificatif connaît une hausse par rapport à l’exercice écoulé, qui s’élevait à 1.007 milliards de francs CFA. Un budget certes en hausse par rapport au précédent mais qui présente tout de même un déficit. En effet, toutes les dépenses de l’État s’élèvent à 1.559 milliards 440 millions de nos francs. Et pourtant, le budget lui-même s’élève à environ 1.518 milliards de francs CFA. Pour faire simple, il y a un trou 146 milliards entre le budget adopté et les dépenses réelles.
Selon le communiqué du gouvernement, l’exécution du budget 2014 a lieu dans un contexte international de reprise économique. Et ce malgré les risques de dégradation liés à l’augmentation des prix de certaines matières premières telles que le pétrole.
Au plan national, son exécution est marquée par les perspectives macroéconomiques favorables en raison du rétablissement de la sécurité et du retour des partenaires techniques et financiers.
Le cadrage de la loi des finances rectificative 2014, précise le communiqué du gouvernement, est bâti sur des hypothèses d’un taux de croissance réel du PIB de 6,5 %.
Le nouveau budget de l’Etat devra être soumis à l’appréciation des députés à la faveur d’une session extraordinaire, dont la date sera communiqué dans les prochains jours.
« La rectification du budget de l’Etat peut trouver son explication dans l’instabilité institutionnelle qui menace le Mali, suite à la pression des bailleurs dans l’affaire du Boeing et Michel Tomi ». C’est l’analyse faite par certains économistes, pour qui, « les autorités tentent de prendre le devant pour éviter une éventuelle tension budgétaire ».
Le Pr. Abdoulaye Niang est directeur du Centre d’études stratégiques « Sènè ». Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko.
« Les gestionnaires de l’Etat en ont décidé ainsi, je pense qu’ils ont des raisons valables pour un tel rectificatif.
Mais fondamentalement, la crise sociale globale et sécuritaire qui frappe le Mali est telle que la situation de menace est avérée. C’est pour cela qu’il y a même eu le renouvellement de la résolution. Les risques d’attaque sont là, et je crois que c’est pour cela que cette loi a été renouvelée pour éviter que le Sahara continue à être une source de menace contre la sécurité et la quiétude américaines, européennes, en particulier françaises. Mais aussi l’instabilité institutionnelle qui s’installe par la pression exercée par Washington pour le Boeing, les armements, les audits internes et externes qui sont en cours, mais aussi la connexion Michel Tomi qui est en cours. Tout cela met la pression sur le haut sommet de l’Etat du Mali. Je pense que les gouvernants et les responsables administratifs du Mali sont en train de voir qu’ils doivent prendre leur responsabilité ».