Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a annoncé la création d’un Pôle national économique et Financier, et d’un Procureur de la République spécial. C’était ce mardi lors de la présentation des vœux de son Gouvernement au Président de la transition. Pour des juristes, l’État veut montrer sa volonté de lutter contre la corruption dans le pays.
Après avoir dressé le bilan des actions menées par son équipe en 2022, le Chef du gouvernement a dévoilé ses initiatives pour lutter contre la corruption. Parmi celles-ci, la création du Pôle national économique et Financier et un procureur de la République spécial.
Le Premier ministre a aussi annoncé qu’il a été créé une Agence de recouvrement et de gestion des avoirs saisis ou confisqués. Cela « afin de favoriser le recouvrement par l’État des biens frauduleusement soustraits de son patrimoine », a-t-il précisé.
Renforcer le dispositif institutionnel
Selon Choguel Kokalla Maïga, la création de cette agence permettra de renforcer le dispositif institutionnel.
« Un dispositif qui regroupe à la fois les organes juridictionnels, les structures de contrôle et de vérification ainsi que les différentes structures de renseignement », a-t-il indiqué. Le chef du gouvernement a ajouté que « tous les services de l’État et des collectivités territoriales y seront impliqués pour la fourniture d’informations utiles ».
Cependant le Premier ministre prévient qu’« aucun rapport de contrôle ou de vérification ne peut être classé sans suite, aujourd’hui, par le Pôle national économique et financier, sans des enquêtes préalables du Pôle économique et financier ». Il est revenu également sur la création du pôle judiciaire spécialisé contre la cybercriminalité. Pour le Premier ministre, celle-ci constitue un terreau favorable à la corruption.
La multiplication des institutions mise en cause
Mais cette multiplication de structures démontre la volonté de l’État à endiguer la corruption dans le pays. Toutefois, cela rend la lutte difficile et complexe. C’est du moins l’avis du juriste Dr Abdoul Sogodogo. L’enseignant-chercheur estime qu’« il faut rationaliser toutes ces structures de contrôle pour lutter contre la corruption ».