Neuf ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, un « blocage » est constaté dans sa mise en œuvre. Des experts proposent aux parties d’ouvrir des discussions franches.
C’est dans ce contexte qu’une délégation de « bons Offices » a séjourné il y a deux semaines à Kidal. Des observateurs ont indiqué qu’à ce jour, le mécanisme opérationnel de coordination MOC reste l’un des points sur lesquels il y a eu quelques avancées dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix.
« Une révision indispensable »
Pour Ibrahim Soumaré, l’application de l’accord posera toujours des problèmes dans sa « posture actuelle ». L’ancien diplomate estime qu’une révision intelligente du document est indispensable pour son application.
Pour « l’aspect institutionnel et politique, on a eu beaucoup d’anciens rebelles qui sont rentrés dans l’armée. Alors est-ce que ça suffit ? », s’interroge M. Soumaré. Selon lui, « il y a un autre problème, c’est le développement économique, et cet accord est plus piloté par le ministère des affaires étrangères avec la communauté internationale ».
« L’accord d’Alger n’était pas un consensus pour le Mali mais une soumission », déclare Pr Mamadou Guissé, enseignant chercheur à l’Université de Bamako. Il indique que le blocus constaté dans sa mise en œuvre est lié à la nouvelle posture militaire et diplomatique du « Mali kura ».
« Le Mali avait été contraint de signer l’accord d’Alger dans sa mouture actuelle », regrette Pr. Guissé. De son point de vue « l’accord n’ayant pas été intégré dans la constitution et n’ayant pas été pris dans un acte indépendant qui puisse donner une certaine autonomie à cet accord, son application va poser problème sur le plan légal ».
Toutes ces spécialistes s’accordent sur la nécessité de révision de cet accord pour le retour de la paix et la stabilité au Nord du pays.