Les attaques se multiplient ces derniers jours dans les régions de Gao, Mopti, Bandiagara, Nara. Au moins cinq civils et des éléments des forces de défense et de sécurité ont été tués. Au même moment, l’armée malienne annonce avoir neutralisé de présumés terroristes.
A Nara, c’est le poste de contrôle sur la route de Niono qui a été attaqué hier par des hommes armés. Au cours de l’assaut, 2 policiers et 1 gendarme ont été tués, rapportent des sources locales. Sur l’axe Gao-Ntahaka, des passagers d’un véhicule 4×4 ont été tabassés et dépossédés de leurs biens par des bandits.
Deux civils ont aussi été tués hier et trois autres blessés près de Didama, une rivière située entre Bandiagara et Doucombo. Au centre du Mali toujours, un véhicule de forains a été volé le même jour par des hommes armés entre Tori et Bankass.
Du côté de l’armée malienne, l’Etat-Major général annonce que les FAMa ont neutralisé cette semaine 34 terroristes et saisi des armes dans la région de Mopti. C’est à travers notamment une opération spéciale contre un Groupe armé terroriste (GAT) dans le secteur de Korientzé.
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« L’État doit prendre ses responsabilités »
Au Nord du Mali, des milliers de personnes affluent depuis la semaine dernière vers la ville de Gao, suite aux menaces des terroristes. A Ménaka, les populations continuent d’exprimer leur ras-le-bol face à l’insécurité. Les organisations de la société civile de ces régions demandent une intensification des opérations militaires.
Pour le conseil régional de la société civile de Ménaka “l’option militaire est la seule capable de ramener la paix et la sécurité dans la région”. Son président Sidi Barka affirme que l’Etat doit prendre ses responsabilités et protéger les populations.
« Les populations sont fatiguées. On ne souhaite que la sécurité. Et la sécurité ne peut être assurée que par l’armée », déclare Sidi Barka. « Aujourd’hui, seule l’option militaire peut amener la paix à Menaka », ajoute le président du conseil régional.
Prioriser le dialogue
Aboubacar Diallo, leader communautaire dans la région de Gao, estime que l’option militaire est très importante. Mais il précise que le dialogue est aussi d’une grande utilité.
« Je crois que la guerre, on peut la continuer tout en dialoguant, entreprendre aussi d’autres actions qui permettront vraiment de libérer ces endroits là ». C’est ce que recommande Aboubacar Diallo. Pour lui, « on ne peut pas être un déplacé dans sa propre région ».
C’est dans ce contexte que le Général Gamou appelle les différents acteurs du processus de paix à l’union pour la stabilité du pays.