159 maliens vivant en Tunisie se sont inscrits sur une liste de rapatriement volontaire dans leur pays d’origine. L’annonce est faite par le ministère des maliens établis à l’extérieur.
Ce retour volontaire est initié par l’ambassade du Mali en Tunisie. Il intervient suite aux violences que subissent des migrants des pays subsahariens en Tunisie.
Parmi les Maliens inscrits pour un retour volontaire, figurent une vingtaine de personnes expulsées de leurs maisons par les autorités tunisiennes. Elles sont présentement hébergées par la Chancellerie à Tunis, confirme Mohamed Ag Albachar, Chef de Cabinet du ministère des Maliens établis à l’Extérieur. Ce dernier précise qu’aucun malien n’a subi des violences physiques.
Le Chef de cabinet indique ainsi que « le gouvernement du Mali est à pied d’œuvre pour rapatrier ceux qui le désirent ». Toutefois il ne précise pas la date de retour. L’ambassade du Mali à Tunis se dit « préoccupé par la situation » et elle invite les ressortissants maliens au calme et à la vigilance tout en respectant les lois et règlements de la Tunisie.
Pour rappel, le Président Tunisien Kaïs Saïed a prôné des mesures urgentes contre l’immigration clandestine des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne. C’était le 21 février dernier, lors d’un conseil de Sécurité nationale. Selon le Président, leur présence en Tunisie est source de violence, de crimes et d’actes inacceptables. L’Union africaine a condamné cette position du chef de l’Etat tunisien.
Protéger les migrants
“Près de 400 migrants de toutes nationalités confondues sont détenus dans des conditions désastreuses en Tunisie” affirme le président de l’association malienne des étudiants et stagiaires en Tunisie. Cette situation interpelle toutes les autorités africaines à prendre des dispositions afin de protéger les migrants, soulignent certains responsables humanitaires.
Les responsables de l’association malienne des expulsés regrettent cette situation alarmante des africains en Tunisie. Ils soulignent que“des maliens en transit, étudiants, ou ceux établis voire plusieurs autres nationalités africaines sont tous victimes de racisme en Tunisie aujourd’hui”.
« Aujourd’hui tous les migrants sont dans les conditions extrêmement difficile. Même les étudiants, les commerçants, tous les africains noirs sont dans les situations précaires qu’on arrive pas à contrôler », indique Ousmane Diarra, président de l’AME.
Le président de l’association malienne des étudiants et stagiaires en Tunisie rassure que des dispositions sont prises pour sécuriser tous les étudiants africains sur place.
« Sur l’ensemble, il y a eu un bilan de trois cents à quatre cents personnes qui sont arrêtées. Mais la majorité, c’est des migrants qui sont rentrés de manière illégale », précise Béchir Ould Saleck. « On a mis un numéro vert à la disposition de tous les étudiants. En cas d’urgence, il suffit de contacter ce numéro, la cellule de crise intervient sur place », ajoute-t-il.
A noter que des associations humanitaires en collaboration avec le gouvernement du Mali entendent prendre des dispositions pour le retour des Maliens détenus en Tunisie.