La cour d’Assises de Kayes a condamné le 27 Février dernier sept personnes à la peine de mort. Une autre a écopé d’une peine d’emprisonnement de cinq ans. Ces personnes sont accusées de crimes liées à la pratique de l’esclavage par ascendance dans les régions de Kayes, Kita et Nioro.
Cette décision de la cour d’Assises est salutaire, selon la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). L’organisation estime que ce procès qui tombe à point nommé doit servir de leçon à toutes les personnes qui tentent la pratique. Son Président Aguibou Bouaré encourage les autorités judiciaires à continuer sur cette lancée pour mettre fin à la pratique.
« On est satisfait par l’exemplarité des sanctions infligées aux coupables d’esclave de traitement cruel, humain et dégradant dans la région de Kayes », déclare Aguibou Bouaré.
Mais, il souligne qu’« un seul projet ne suffit pas ». « Ce procès peut avoir une valeur de symbole que les uns et les autres comprennent que dorénavant on ne peut pas accomplir des actes esclavagistes au Mali dans l’impunité », rajoute M. Bouaré.
Renforcer la culture de la paix
Pour l’association anti-esclavage Gambana, basé à Kayes, cette décision de la justice est un ouf de soulagement et une lueur d’espoir. Mamadou Konaté, un des membres de l’association, invite la population à cesser tout acte de violence en œuvrant pour la paix et la cohésion sociale.
« Nous sommes vraiment content de ce procès. Des personnes ont été torturées et d’autres tuées. C’était inquiétant », selon Mamadou Konaté. Il pense toutefois qu’« il reste beaucoup à faire encore ». Il estime qu’il faut « que les gens comprennent que l’esclavage par ascendance ne cause que des dommages ». « Cultivons la paix », conclut-il.
C’est en Septembre 2022 que la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Kayes a inculpé ces personnes condamnées d’association de malfaiteurs, d’assassinats, de pillages, de coups et blessures volontaires, de discrimination ethnique. Des crimes punies par le code de procédure pénale malien.