Les conditions d’un retrait des troupes françaises du Mali et de Centrafrique « sont loin d’être réunies », selon des députés de la commission de la Défense de l’Assemblée. Leurs réserves portent sur les difficultés rencontrées pour passer le relais à d’autres forces militaires.
Selon les rapporteurs de la majorité et de l’opposition les opérations Serval et Sangaris sont loin d’être finies .Les députés ont présenté aujourd’hui leur rapport sur la présence militaire française en Afrique.
Au Mali, où la France compte encore environ 1.800 soldats, le scénario de sortie de crise reste selon le document incertain pour deux raisons principales. Les parlementaires notent que d »une part, le « passage de relais » à d’autres forces « paraît pour le moins compliqué », en raison notamment de la lenteur de la mise en place de la Minusma, La deuxième raison, « est que le processus de réconciliation entre Maliens piétine ».
Les rapporteurs mettent en particulier en garde contre ce qu’il qualifient « d’ arrangement politique mal ficelé » qui déboucherait selon eux « sur une paix fragile ».
Les deux députés qui se sont rendus durant plusieurs mois sur le terrain dénoncent vivement le manque d’engagement européen.
S’ils se félicitent du bon fonctionnement de la mission EUTM de formation de l’armée malienne, ils constatent qu’en Centrafrique, pour une mission tout à fait à la portée des Européens, « personne ou presque ne répond à l’appel ».
Sur la réorganisation générale du dispositif militaire français en Afrique, ils mettent en garde contre une réduction envisagée des effectifs français à Djibouti de 1.950 soldats actuellement à un millier d’hommes. Il faut, selon eux, « un minimum de 1.300 hommes pour rester crédible » sur ce point stratégique, où les autres puissances, notamment les Américains, mais aussi les Chinois ou les Russes, tentent au contraire de renforcer leur implantation.