Les attaques et les enlèvements continuent au centre et au nord du Mali. En même temps, les leaders des mouvements d’autodéfense annoncent l’organisation de patrouilles mixtes dans le centre du pays.
Hier, jeudi 30.09.2023, des combats entre des chasseurs dozons et des présumés terroristes ont fait huit morts et cinq blessés dans le cercle de Niono. Le même jour, un revendeur de carburant a été enlevé par des hommes armés non identifiés à Gao.
Les présumés jihadistes ont attaqué le village de Kolodougou Koro, cercle de Niono, selon des sources locales. Les chasseurs donzos ont riposté, tuant six assaillants. Ils ont toutefois enregistré deux morts et cinq blessés dans leur rang, expliquent les mêmes sources. Ces dernières précisent que les engins explosifs improvisés ont fait d’énormes dégâts du côté des chasseurs donzos.
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A Bankass, un groupe d’hommes armés non identifiés a fait irruption à Kobo dans la commune de Segué. C’était dans la nuit de mercredi à jeudi. Le bilan fait état d’un mort, des maisons incendiées. Selon des sources locales, la réplique des villageois a fait fuir les assaillants. Cette irruption avait provoqué la panique au sein de la population.
Au même moment, au nord du pays, un revendeur de carburant a été enlevé hier soir vers 19 h à Aljanabanja, à Gao. Ce dernier était devant son dépôt de carburant quand il a été amené de force par des hommes armés non identifiés, indiquent des sources locales. Une heure de temps après, il a été relâché sain et sauf. Mais pour le moment les conditions de sa libération sont inconnues.
« Réduire les violences »
C’est dans ce contexte que des mouvements d’autodéfense annoncent l’organisation prochaine de patrouilles mixtes dans le centre du pays. Selon leurs responsables, ces patrouilles permettront de sécuriser les localités du centre et de lutter efficacement contre le terrorisme.
Il s’agit du mouvement dirigé par Sékou Bolly, et de la milice d’autodéfense Dana Amassagou. Sékou Bolly estime que cette initiative est une première. « L’objectif vise à promouvoir la paix », indique-t-il. « Nous savons aussi qu’il n’y aura pas de paix tant qu’on ne se donne pas la main », poursuit M. Bolly, avant de déclarer que leur « vision est également la protection des personnes et de leurs biens » avec une volonté de « faciliter le retour des déplacés dans leurs localités respectives ».
« Apaiser les cœurs »
« Avec les patrouilles ensemble, je crois que 80% des problèmes du centre seront réglés », martèle Boureima Sagara, vice-Président du groupe d’autodéfense Dana Amassagou. Il pense que cela « va amorcer beaucoup de choses ». « Ça va apaiser le cœur des dogons. Ça va apaiser le cœur des peuls. Je crois que la température va baisser. Le conflit va diminuer d’intensité. Et en fait, on ira vers la résolution de la crise », conclut le vice-Président du groupe d’autodéfense Dana Amassagou.
En attendant la mise en œuvre de cette initiative de sécurisation des populations, les leaders des deux mouvements peulh et dogon appellent à l’apaisement. Ils espèrent qu’avec le soutien de l’État et de ses partenaires cette initiative rétablira la paix dans le centre du pays.