Le Bureau de la Démocratie, des Droits de l’Homme et du Travail du département d’État des États-Unis a publié le 20 Mars dernier un rapport sur le Mali. Le document accuse l’armée malienne de plusieurs violations des droits humains. La transition remet en cause la fiabilité du contenu et estime que l’objectif est de ternir l’image du Mali.
Le rapport du bureau américain attribue des cas d’exécutions, arbitraires ou illégales, de civils par les FAMA et leurs partenaires russes. Mais le gouvernement malien conteste cela et indique que les Forces Armées Maliennes opèrent de façon autonome et professionnelle. Les dirigeants maliens ajoutent que « lorsque de telles affirmations sont fondées, en principe une enquête est ouverte par les tribunaux militaires ».
Le document des Etats-Unis est revenu aussi sur l’affaire de Moura, en indiquant la mort de plusieurs centaines de civils attribuée aux FAMA. Sur ce point, les autorités maliennes sont formelles. Elles estiment que, sur la base des renseignements et informations précis, c’est plutôt une vaste opération militaire contre des groupes terroristes qui a été engagée par les FAMA à la même période. « Ces terroristes opprimaient et commettaient de nombreux abus contre les populations depuis des années dans la localité de Mourra », souligne la note d’information du gouvernement malien.
Le rapport américain reproche également à l’armée malienne d’avoir utilisé des enfants soldats de mars 2021 à mars 2022. En réponse, la transition rappelle que le statut général des militaires fixe l’âge de recrutement à 18 ans dans les rangs des FAMA.
Et c’est dans ce contexte, que l’expert indépendant de l’ONU, Alioune Tine a exhorté la semaine dernière le Mali et la Communauté internationale à repenser les réponses à la crise multidimensionnelle dans le pays.
Nouvelles tensions ?
Face à cette situation, le politologue Jean-François Marie Camara, craint de nouvelles tensions entre les deux parties. Ainsi, il propose la création d’un comité avec les deux côtés représentés pour faire toute la lumière sur les allégations.
Jean-François Marie Camara, Politologue :