Dans sa feuille de route, le Gouvernement précise que les pourparlers se dérouleront en trois sessions : la première s’ouvre dans quarante-huit heures en Algérie. Cette session doit valider la feuille de route établie par les autorités maliennes. Ensuite débuteront les négociations proprement dites jusqu’à l’adoption de l’accord de paix et la phase finale. Participeront aux débats les représentants du gouvernement malien, l’ensemble des groupes armés signataires de l’accord de Ouagadougou du 18 Juin 2013 : il s’agit du MNLA du HCUA et du MAA.
Pour mieux encadrer les négociations entre ces différents représentants, un collège de médiateurs sera chargé de la police des débats notamment l’Algérie, l’Union africaine, la CEDEAO et les nations unies. Ils seront appuyés par des facilitateurs. Ceux-ci vont témoigner et apporter leur caution et soutien aux opérations qui découleront de l’accord de paix. Les médiateurs sont le haut représentant du président de la République du Mali, l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations Unies, la France, la Suisse, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria et le Burkina Faso. Selon la feuille de route, les pourparlers comprendront une plénière délibérative et des sous-commissions de travail au nombre de quatre. Aux dires du haut représentant, quatre autres documents sont en cours d’élaboration pour que le Mali ne soit pas pris en otage par d’autres feuilles de route.
« Le haut représentant doit consulter la communauté des intellectuels de l’intérieur comme de l’extérieur avant d’amener sa feuille de route à Alger afin de la renforcer ». C’est du moins l’avis du Pr Abdoulaye NIANG, chercheur et Directeur du centre d’étude et d’analyse stratégique Sènè. Selon lui, ces négociations sont très importantes pour le Mali puisqu’il doit prendre le leadership à Alger. Le Pr NIANG a été joint au téléphone par Sira BATHILY
« C’est le Mali qui doit prendre le leadership. Le Mali devrait arrivé à Alger en présentant sa vision; sa stratégie et les moyens pour y parvenir. Et nous, nous souhaitons vivement, puisque que c’est une affaire de la nation, que l’on fasse appel à une candidature ouverte pour des propositions concrètes venant surtout de la diaspora intellectuelle, qu’elle soit de l’intérieur ou de l’extérieur, et renforcer les capacités de négociation du haut représentant. Par ce que ici ce sont les idées, c’est la stratégie, c’est la vison, ca demande beaucoup plus de réflexion une fois que la réflexion est là la société civile peut être appelée avec les médias pour mieux communiquer. Mais à l’heure actuelle le peu de communication qui a été donnée suite à la conférence du haut représentant inquiète et c’est normal que sa inquiète les chercheurs comme nous. »