L’insécurité au Mali reste une préoccupation majeure des populations au centre et au nord du pays. Même si la situation sécuritaire s’est améliorée par endroits dans ces régions, selon des spécialistes des questions sécuritaires. Ces derniers préviennent toutefois que la réponse militaire seule ne peut pas résoudre le problème.
Secrétaire exécutif à l’observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité, Baba Dakono affirme que « la montée en puissance de l’armée est une réalité ». Cependant, il souligne que la réponse militaire seule ne suffit pas pour endiguer la menace terroriste. « La réponse militaire à elle seule est insuffisante. Il faut qu’elle soit accompagnée d’autres types de réponses d’ordre sociologique, politique, économique, pour que véritablement et de façon durable on puisse endiguer cette crise là et que les offensives militaires puissent être inscrites dans la durée », recommande le chercheur.
Pour Dr Aly Tounkara, directeur exécutif du centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel CE3S, les facteurs à l’origine de l’insécurité diffèrent d’une localité à une autre. « Si vous demandez aux populations d’Ansongo de vous décrire l’insécurité, vous posez la même question aux populations de Youwarou, vous allez vous rendre compte que non seulement le type d’insécurité a muté mais en même temps les acteurs qui sous-tendent cette insécurité ont connu des changements profonds», explique-t-il. D’où l’impérieuse nécessité, selon lui, d’avoir des réponses contextualisées et surtout circonstancielles.
La mutualisation des forces de tous les pays concernés par l’extrémisme violent est la seule réponse pour lutter efficacement contre le terrorisme dans le Sahel ajoute Dr Tounkara.
Des déplacés internes se multiplient à Ménaka
A Ménaka, la ville a enregistré plus de 36 800 déplacés internes soit 6142 ménages répartis sur 23 sites de déplacés à la date du 31 mars 2023. Ces chiffres ont été communiqués par le Colonel Major Issa Timbiné, gouverneur de la région. Ces personnes ont fui les affrontements entre l’État Islamique au Grand Sahara et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans. Le chef de l »exécutif régional précise par ailleurs que ces ménages sont actuellement assistés par des ONG et l’État malien.
le colonel major Issa Timbiné, gouverneur de la région de Ménaka.