Des voix s’élèvent pour demander le départ de la Minusma, à travers le pays. Mais d’autres Maliens ne partagent pas cette idée. Ces derniers sollicitent une réadaptation de son mandat.

La mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation au Mali est au cœur d’un tiraillement entre soutiens et détracteurs. Vendredi dernier 28 avril le mouvement Yerewolo debout sur les remparts a organisé une mobilisation à Bamako. Objectif : demander le départ de la mission onusienne du Mali. Ce mouvement de la société civile proche des autorités de la transition accuse la force onusienne de ne rien faire pour stabiliser le Mali. Au contraire il les accuse de contribuer à l’insécurité persistante dans le pays.

Dans certaines localités, à l’intérieur du pays, des manifestations se sont déroulées pour réclamer le départ de la force onusienne au Mali. A Gao, au nord du pays, si certains demandent le départ de la Minusma, d’autres, par contre, soutiennent son maintien. Pour eux, la mission onusienne a beaucoup fait dans la lutte contre le chômage dans la région. « Aujourd’hui grâce à la Minusma beaucoup de gens parviennent à faire vivre leur famille », soutient un habitant de la ville. Alors que pour un « la Minusma à travers le Mali compte plus de 2 mille jeunes qui y travaillent. Je ne vraiment compte son départ », renchérit un autre jeune de la cité des askias.

Réadapter le mandat

C’est le même constat au centre du pays. À Bankass, certains habitants sont hostiles à la Minusma. C’est le cas de ce jeune homme qui s’insurge en ces termes « Que la Minusma s’en aille. Depuis qu’elle opère au Mali rien n’a changé. Nous allons reconstruire le Mali avec des patriotes ». Cependant, nombreux sont ceux qui s’opposent à cette idée, souhaitant plutôt une réadaptation du mandat de la mission au contexte malien. « Que la Minusma reste. Je demande au gouvernement d’engager des pourparlers avec la communauté internationale. Si elle part aujourd’hui beaucoup de chefs de famille vont souffrir ». préviennent-ils.

Notons que c’est le 29 juin prochain que le Conseil de sécurité de l’ONU va statuer sur le renouvellement du mandat de la Minusma.

« Manque de confiance »

Certains analystes estiment que ce rejet de la Minusma fait suite à la rupture de confiance entre une partie de la population malienne et les forces onusiennes. Ils ajoutent que les exploits réalisés par l’armée malienne sont aussi une des raisons.

Dr Moussa Coulibaly, sociologue