Les réactions continuent suite au rapport de la Minusma sur l’opération militaire de l’armée à Mourra. Des organisations de la société civile s’insurgent contre le document alors que la CNDH demande la création d’une commission d’enquête indépendante.
Cheikna Niang est le secrétaire général de la coordination régionale de la société civile de Mopti. Pour lui, ce rapport a manqué de crédibilité dès le début de son élaboration.
« Depuis la présentation du pré-rapport, ils ont monté des éléments en faisant croire aux gens qu’il y a ceci, il y a cela », dénonce Cheikna Niang. « Il était dit dans ce pré-rapport que toutes les femmes du village ont été violées. Un fait que j’ai contesté, car on ne peut pas violer toutes les femmes», dit monsieur Niang. Pour lui, il convient plutôt de dire que « plusieurs femmes ou la majorité des femmes du village ont étés violées. Cela on pouvait comprendre. Mais on ne peut pas violer toutes les femmes», s’exclame-t-il.
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Créer une commission indépendante
Le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme pense qu’en matière de droit de l’Homme il faut suivre un travail minutieux. Ce qui évitera d’induire les autorités et les populations en erreur. Aguibou Bouaré recommande la création d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur ces événements.. « Nous recommandons la mise en place d’une commission d’enquête indépendante, lorsqu’il y a divergence de vues entre deux rapports, c’est ça vraiment l’approche responsable. Et c’est cette approche qui est à adopter».
Aussitôt après la publication du rapport du bureau des droits de l’Homme de la MINUSMA, les Etats-unis, le Royaume-uni, le Canada ont demandé aux autorités maliennes de rendre publiques les conclusions de leur enquête sur ces événements de Moura.
Rappelons que le rapport du bureau des droits de l’Homme de la MINUSMA indique que plus 500 personnes ont été tuées. Une cinquantaine de femmes violées. Des faits vigoureusement contestés par le gouvernement du Mali.