15 mai 2015-15 mai 2023, cela fait huit ans que l’accord pour la paix et la réconciliation a été signé par le gouvernement et certains groupes armés du nord. Ce huitième anniversaire intervient alors que l’application de l’Accord piétine. Mais avant ces blocages, des avancées notoires ont été enregistrées par le gouvernement et les groupes armés signataires.
Sur le plan politico-militaire, l’accord a permis l’arrêt des hostilités entre les parties signataires. Il a aussi rendu possible la mise en place des autorités intérimaires dans les régions de Tombouctou, Kidal, Gao et Menaka.
Des cellules régionales de réconciliation et les comités techniques de sécurité ont également été créés. Au niveau du pilier défense et sécurité de l’accord pour la paix, on peut citer la planification et l’intégration de 26 000 ex-combattants des groupes signataires au sein de l’armée et des services de l’État.
La délocalisation des rencontres du CSA et l’intégration des femmes dans ce comité sont aussi des avancées notoires du processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix la réconciliation. La nomination de certains cadres des groupes armés au sein du gouvernement et du Conseil National de transition reste aussi des points importants. La prise en compte dans le projet de constitution de la valorisation des cadis et la création du Sénat constitue aussi une avancée.
Malgré ces avancées, un manque de confiance entre les parties signataires est visible. Une situation qui s’expliquerait par les blocages à certains points du processus comme celui du DDR, Désarmement, Démobilisation et Réinsertion.
Il faut un dialogue direct entre le gouvernement et les groupes signataires de l’accord pour débloquer le processus. C’est ce que pense le politologue Pierre Claver Bakoroba Traoré. L’enseignant-chercheur à l’université de Bamako estime que chaque partie devrait revoir sa position afin de trouver un compromis sur l’interprétation et la mise en œuvre de l’accord.