Ce dimanche 18 juin, les Maliens sont appelés aux urnes pour se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution. Une première depuis 1992 où l’actuelle loi fondamentale a été adoptée. Les enjeux pour ce scrutin référendaire sont multiples et les attentes nombreuses.
Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche matin à 08h à travers le pays. Ils sont plus de 8 millions 400 mille électeurs dont plus de 4 millions de femmes qui sont appelés aux urnes. Ces électeurs sont répartis dans plus de 24 milles bureaux de votes et 13 240 centres sur tout le territoire national.
Pour ce référendum, l’un des grands défis à relever par les autorités est la sécurité, notamment dans le centre et le nord du pays. Des régions en proie à l’insécurité. Ce référendum sera donc un test en prélude aux futures échéances.
Ce scrutin référendaire se tient dans un contexte de refondation. Confronté à une crise politico-militaire, les autorités de la transition veulent lancer les bases d’un nouveau Mali à partir de ce scrutin. Mais le projet de nouvelle constitution ne fait pas l’unanimité. Des organisations musulmanes s’insurgent contre la laîcité de la république consacrée dans le texte. Les mouvements signataires de l’accord disent ne pas se reconnaître dans le document.
Le projet de constitution qui est soumis au vote des Maliens aujourd’hui a été rédigé en deux temps. D’abord un avant projet du texte a été élaboré par une commission de rédaction. Alors que la mouture finale a été l’œuvre d’une commission de finalisation.
Que dit le texte?
Sur le plan institutionnel, le pouvoir du Président est étendu. Celui-ci détermine la politique de la nation et le gouvernement conduit cette politique. Le texte prévoit un parlement à deux chambres : l’assemblée et le sénat. Le président doit être de nationalité malienne. Il est élu pour 5 ans renouvelable une seule fois. Aussi, les instituions de la république passent de 8 à 7.
Les capacités de l’armée sont renforcées” L’État veille à ce que les Forces armées et de sécurité disposent en permanence de capacités en ressources humaines et en moyens matériels nécessaires pour accomplir leurs missions.
Des aspects de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale figurent dans le nouveau projet. Une importance est accordée aux chefferies traditionnelles comme représentant de l’État. Les reformes territoriales et les mesures de décentralisation sont aussi prises en compte.
Les langues nationales deviennent officielles et le français est considéré comme langue de travail. Comme dans l’ancien texte, le pays reste laïc. Une idée très critiquée par des confessions religieuses.
Kidal va-t-elle participer au scrutin ?
Les régions de Gao, Nara et Kidal, avaient menacé de boycotter le scrutin référendaire de ce dimanche. Si dans les deux premières citées, les populations sont revenues sur leurs décisions, à Kidal, rien ne montrait, en tout cas, jusqu’à ce matin, que la ville va participer à ce référendum.
Aucun bureau de vote crée, aucun matériel électoral en place. Tout porte à croire que la ville de Kidal ne participera pas à ce scrutin crucial ce dimanche. C’est en tout cas ce que nous rapportent des sources locales. Si l’installation de la coordination de l’AIGE avait suscité de l’espoir, aucune autre activité ne s’est tenue dans le cadre de l’organisation de ce référendum, affirment ces mêmes sources.
Il faut signaler que les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation ont déclaré ne pas se reconnaître dans le projet de constitution. Mais la médiation internationale a appelé ces acteurs du processus de paix au Mali de permettre la tenue du scrutin dans les localités sous leur contrôle. Même appel lancé par le secrétaire général de l’ONU. Antonio Guterres a indiqué que ce projet de constitution n’est pas un obstacle à la mise en œuvre de l’accord.
En revanche, Gao et Nara vont participer au référendum de ce dimanche. Ainsi en ont décidé les sociétés civiles de ces deux régions. Cela, après des échanges fructueux avec les autorités nationales, disent-elles.