Des paysans dénoncent l’insuffisance de l’engrais dans plusieurs localités du pays, alors que l’hivernage continue son petit bonhomme de chemin. À Niono et à Bafoulabé, ils affirment que la campagne est menacée si la situation persiste.
Dans la zone office du Niger, les paysans sont confrontés à une insuffisance de stock d’engrais subventionné. Pour N’tji Traoré délégué paysan à la chambre d’agriculture de Niono, seulement un des trois fournisseurs a pu livrer la quantité d’engrais commandée. « Nous sommes au mois d’août déjà et nous sommes toujours confrontés au manque d’engrais. C’est alarmant. Si certains paysans ont pu trouver quelques sacs, d’autres n’ont rien eu pour le moment. Or, un champs de riz sans engrais n’augure pas une bonne chose », s’inquiète-t-il. Le producteur ajoute qu’ « actuellement toutes les sept zones de l’office font face aux problèmes d’intrants ». Il prévient que « les conséquences risquent d’être grave si rien n’est fait cette semaine ».
Des paysans invités à plus d’indulgence
Même réalité à Bafoulabé où le chef secteur d’agriculture, Seydou Maiga, demande l’indulgence des paysans. Il affirme que cette situation est indépendante de leur volonté. « On devait avoir 40 sacs d’engrais toutes qualités confondues : 20 tonnes d’urées, 20 tonnes de B complexe et une tonne de DAP. Mais nous n’avons eu, à ce jour, que 10 sacs d’urées, tous distribués », regrette le chef secteur agriculture. « Chaque jour on appelle les fournisseurs en vain . Cela nous met dans une situation inconfortable surtout quand les paysans n’ont pas d’engrais », fulmine-t-il.
A Macina et à Tominian, les paysans se précipitent sur le petit stock disponible sur le marché. Le prix de l’urée varie de 21 mille à 25 mille francs par endroit, selon ces paysans. « Je suis paysan dans la commune de Tominian. Pour le moment, on n’a pas reçu d’engrais subventionné. Mais certains l’achètent au marché », atteste un cultivateur de ladite localité.« On achète le sac à plus de 20 mille voire 25 mille cfa à Kansènè », témoigne un autre. « Les premiers servis quand l’engrais est disponible, sont ceux qui ont l’argent, les autres attendent la subvention », déplorent certains producteurs.
A noter que le Mali ambitionne de produire plus de 10 millions de tonnes de céréales au terme de la campagne agricole 2023 -2024.