Le Mali, le Burkina-Faso et le Niger créent l’Alliance des États du Sahel, AES. Les chefs d’État de ces trois pays ont signé la Charte du Liptako-Gourma instituant la mise en place d’une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice des populations.
Le directeur de Timbuktu Institute-African, pense que la coalition de ces trois pays qui ont chassé les troupes françaises, revêt d’une symbolique assez forte. Selon Bakary Samb, cette Alliance signe la mort du G5 Sahel dont s’est retiré le Mali depuis mai 2022. « Ces trois pays sont dans le processus de donner une base légale de défense militaire à leurs interventions. Ce qui est un fait nouveau. Aujourd’hui, les soldats nigériens, burkinabés peuvent désormais apporter leur soutien aux forces armées maliennes face aux groupes armés dans le Nord du pays » dit le directeur Timbuktu Institute-African. Il poursuit, « Cette charte du Liptako Gourma fait figure de socle, il n’est autre que l’équivalent de l’article 5 de l’OTAN. Une configuration inédite et un changement géopolitique majeur avec ses partis kaki contre les autres membres de la CEDEAO. C’est le début d’un G3 Sahel qui se dessine ».
Le chercheur indépendant en relations internationales Ngolo Diarra trouve ce projet intéressant pour ces trois États tous dirigés par une transition. Cependant il met l’accent sur le Mali qui fait face à un conflit armé terroriste. « C’est bénéfique pour le Mali, parce que l’enjeu est très énorme avec la situation sécuritaire qui prévaut » assure le chercheur. Et selon lui c’est après que la guerre contre le terrorisme soit gagnée, « qu’on peut penser à faire le développement économique ».
Ces experts prônent également le renforcement de la coopération régionale avec les pays voisins pour arriver à bout du terrorisme au Sahel.