Le Sommet Afrique Etats unis se poursuit aujourd’hui à Washington. Au cœur des débats : la gouvernance, les investissements, et la concurrence sino-américaine. Mais l’essentiel des discussions sera consacré au renouvellement en vue pour l’accord de libre-échange, AGOA. A travers cet accord, les pays africains veulent renforcer leur commerce et investissements avec la première puissance mondiale.
Votée en 2000 par le Congrès américain, l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) vise à faciliter la croissance et les exportations africaines vers les Etats Unis. L’Accord de libre échange entre les Etats Unis et le continent arrive à terme dans un an. Certains pays africains demandent son renouvellement pour une durée de 15 ans. La demande est soutenue par la Maison blanche, mais le congrès américain doit donner son feu vert.
Malgré un taux de croissance de plus de 15% prévu par le FMI en 2015, le continent ne représente que 1 % des investissements américains.
Pour le président américain, Barack Obama, l’AGOA peut être amélioré. Des experts estiment qu’il a surtout profité à un nombre restreint de secteurs, dont le textile et les hydrocarbures.
Le Sommet de Washington accordera aussi une place au virus Ebola dans les débats. Il intervient au moment où l’épidémie a fait près de 800 morts en Afrique de l’ouest, dont la majorité en Guinée Conakry. L’épidémie est prise très au sérieux aux Etats-Unis, et Washington dit souhaiter apporter son aide pour circonscrire la maladie. La Banque mondiale, de son côté, a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 200 millions de dollars.
« Le niveau d’endettement des Etats unis ne permet plus à l’AGOA d’être une opportunité pour stimuler la croissance économique chez les Etats africains ». L’analyse est du Pr. Abdoulaye Niang, directeur du Centre de recherche et d’études stratégiques « Sènè ». Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko.
« ça va être difficile sur le plan rentabilité, tout court, au niveau des Etats unis d’aller vers l’AGOA. Et les Etats unis étant un pays surendetté, le gouvernement n’a pas, naturellement, les ressources nécessaires pour stimuler même les investisseurs américains. Au moment où l’AGOA venait, l’Amérique était une puissance industrielle. Mais malheureusement, l’évolution de la globalisation du co-entrepreneuriat économique a abouti à la désindustrialisation des Etats unis par la délocalisation de ses industries vers la Chine.
En vérité, l’AGOA devrait stimuler le commerce entre l’Afrque et les Etats unis. Mais depuis son temps d’existence, l’AGOA n’a pu permettre aux Etats Unis de supplanter surtout la Chine dans le domaine du commerce entre l’Afrique et les autres régions du monde. Il n’y a que quelques cinq ou six pays qui bénéficient en réalité beaucoup plus de l’AGOA. Notre pays est dans une position un peu plus difficile pour que l’AGOA puisse avoir un impact certains sur le développement humain ».