Le plastique a d’énormes conséquences sur le rendement agricole des paysans. Sa présence dans les champs empêche parfois les semences de germer et grandir correctement. Il réduit ainsi la capacité de rendement des terres agricoles et par la suite provoque une insécurité alimentaire.

Ces déchets plastiques empêchent la croissance des plantes en bloquant la circulation de l’eau et des nutriments vers les racines, selon des spécialistes de l’agriculture. De plus, ils peuvent contenir des substances toxiques qui peuvent être absorbées par les plantes et nuire à la croissance normale des cultures agricoles.

Sikasso est considéré comme l’un des greniers agricoles du Mali. Sur place, les paysans souffrent de la présence des plastiques dans les champs. Amadou Bengaly est paysan de la localité. Selon lui, dans un champ, où il y a beaucoup de plastiques, les semis ont parfois de la peine à germer correctement et la croissance des quelques graines qui arrivent à pousser, est perturbée. « En plus, quand un sachet plastique se pose sur un semis, il ne pourra plus germer », ajoute-t-il. Le paysan indique que les champs dans lesquels il y a beaucoup de plastiques, les plantes n’auront pas de racines profondes et seront vulnérables aux vents forts. « En somme, les sachets plastiques nous fatiguent énormément », conclut monsieur Bengaly.

Plusieurs zones d’agriculture touchées par le phénomène

A Ségou et à San, les activités champêtres sont fortement également perturbées par la présence du plastique. « Ici à Ségou depuis l’apparition du sachet plastique, on assiste à la dégradation totale des champs agricoles, de l’élevage et de la pêche », déplore un cultivateur. Ainsi, il appelle à l’implication des autorités pour faire face à ces déchets. « Quand tu sèmes et que tu coïncides avec un plastique, la plante ne pourra pas prospérer. Le plastique nous fatigue sérieusement », souligne un autre paysan dans la cité des balazans.

Les jardinières aussi alertent sur l’impact de ces plastiques. « Les plastiques impactent les champs et s’il n’y a pas de rendement, c’est la famine en vue ». Selon elles, les plantes qui sont semées sur les plastiques ou sur la terre ne germent pas de la même manière. « Le mil en grandissant peut tomber facilement, s’il est sur du plastique », selon elle.

Un problème environnemental à gérer au quotidien

La pollution du plastique est un problème environnemental majeur qui menace la santé et le bien-être des êtres humains, des animaux et de l’environnement. Pour Mohamed Diarra, le chef de division conseil et vulgarisation agricole de la direction régionale de l’agriculture de Sikasso, la meilleure façon de limiter les impacts du plastique dans les champs, c’est de faire un tri depuis la préparation du compost. « Ce procédé permet d’enlever les sachets plastiques pour les détruire avant de les amener au champ », explique le chef de division.

En plus des effets néfastes sur le rendement agricole, à Badiangara, les sachets en plastique ont d’autres effets. Mohamed Ould Zeyni chef sous-secteur agriculture de la localité, signale que le plastique pollue l’atmosphère et participe au réchauffement du climat. « Sur le rendement agricole, les effets du plastique sont certes néfastes, mais ne peuvent être limités que dans les champs », explique-t-il.

L’environnementaliste Ahmed Sekou Diallo se penche sur la durée de vie de ces sachets. L’expert affirme que les sachets font 100 à 400 ans dans la nature sans se dégrader. « Donc si dans un périmètre agricole par exemple, il y a beaucoup de sachet plastique, cela peut empêcher la pénétration des nutriments dans le sol », conclut-il.

Il est important de rappeler qu’au Mali depuis 2014, il existe des textes qui régissent l’importation, la commercialisation et la fabrication des sachets plastiques. « Des textes qui peinent à être appliqués » déplorent des experts.

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