Un besoin nécessaire pour tous. L’accès aux soins est un droit fondamental. Cependant, c’est un rêve qui peine à se réaliser pour des déplacées. Ces personnes, qui ont fui les conflits, sont confrontées à plusieurs difficultés. Parfois, s’adapter à leur nouvelle vie devient compliqué. Si certains d’entre elles bénéficient de l’appui des ONGs humanitaires, d’autres misent sur l’espoir d’un lendemain meilleur.
Sur le site de déplacés de Diatoula à Bamako, on compte plus de 300 déplacés de la région de Mopti. Ils sont en manque de moyens de transport pour aller aux centres de santé. Selon des témoignages recueillis sur place, auparavant, ils étaient pris en charge pas la Croix-Rouge. Cependant, aujourd’hui, ces déplacés se soignent à leur propre frais. Une situation jugée intenable.
« Par le passé, quand les gens tombaient malades ici, il suffisait d’informer les responsables du site qui amenaient la personne à l’hôpital. Les soins étaient gratuits », nous a expliqué un déplacé. Avant de déplorer le fait qu’aujourd’hui, les frais de soins sont à la charge du malade.
C’est encore plus compliqué pour les femmes. Sur ce site, les femmes en travail sont transportées à moto, notamment des taxi-moto. « Malheureusement, nous n’avons pas d’autres choix », regrette une dame.
La santé, un besoin primordial parmi tant d’autres
Dans les grandes villes du nord, la situation est autant précaire. A Ansongo, dans la région de Gao les déplacés lancent un cri de cœur à l’endroit des autorités et ONGs. Hamidou Sidi est le responsable du site. Selon lui, en plus des soins, ils sont en besoins de vivres et de non-vivres. «Certains d’entre nous n’arrivaient pas à trouver de la nourriture, ils se sont déplacés vers Gao. On a besoin de médicament, les gens souffrent de la fièvre, de la toux, des maux de ventre », se lamente ce déplacé de la ville d’Ansongo.
Au sud du pays, nous nous sommes rendus sur un site à Kadiolo. Ici, plus de 400 déplacés venus principalement de Gao y ont trouvé refuge. Ne bénéficiant pas d’aide des organisations non-gouvernementales, ces derniers sont parfois aidés par des personnes de bonne volonté.
« En cas de maladie, on se présente à l’hôpital. Après les diagnostics, nous payons nous-même les frais ». C’est ce qu’a affirmé Idrissa Tamboura, président des déplacés interne à Kadiolo.
Un espoir d’une vie meilleure
Cette crise qui touche tout le pays, secoue encore plus les couches les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants. A Bankass, au centre du Mali, malgré les contraintes, les femmes rencontrées sur un site des déplacés affirment que leur prise en charge est faite par des ONGs humanitaires. Elles indiquent recevoir même des frais de déplacement pour aller à l’hôpital.
« Tous nos médicaments sont payés par une ONG. Nous n’avons pas rencontré de difficultés en termes d’accès aux soins médicaux », exprime une de ces dames. En attente au centre de santé de référence de Bankass, cette femme déplacée venue de Dialassagou indique qu’en plus des femmes enceintes, les adultes, les femmes et les enfants sont pris en charge. Cette autre dame nous confie que leur consultation prénatale, leur soin et aussi les frais de déplacement pour le centre de santé, sont pris en charge par une organisation humanitaire sur place.
Toujours au centre du pays, le centre de santé communautaire, de Bandiagara en partenariat avec l’ONG Première urgence mènent des actions de santé au profit des déplacés. En dehors de la santé, ils font de la sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement. Le directeur technique du CSCOM, docteur Alpha Nouhoum Thioro, assure que la prise en charge des malades est assurée par un personnel qualifié.
« Nous sommes vers la saison froide, les maladies les plus fréquentes sont les infections respiratoires aiguës et le paludisme. Chez nous, la prise en charge des déplacés internes est gratuite », garantit le directeur. Avant d’ajouter qu’ « en cas de complication sur le plan médical, on est obligé de les référer au CSRef de Bandiagara ».
Partout dans le pays, les personnes déplacées internes demandent plus d’assistance sociale. Elles aspirent à la construction des centres de santé sur leurs différents sites.
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