On est le 31 décembre 2023 et qui parle de 31 parle de festivité également. Pour l’occasion, dans le magazine Fabou dirène, on a fait un tour sur différents sites pour voir comment cette fête de fin d’année s’organise. De Bamako en passant par Kadiolo et Gao des personnes déplacées internes n’ont pas la même appréciation de la chose. Chacune a ses raisons.
Au centre Mabilé, un des sites des déplacés à Bamako, c’est la vie comme au village a-t-on l’habitude de dire. Chacun est concentré sur son travail quotidien. Les vieux causent sous un arbre, les femmes s’occupent des tâches domestiques et les enfants jouent. Tout sauf l’ennuie.
Ici, on ne pense pas à la fête du réveillon. Même si dans leurs localités d’origines c’était autrement. « Avant, nous fêtions le 31 décembre. Nous nous rassemblons à l’occasion pour égorger un mouton. Mais aujourd’hui à cause des difficultés financières nous avons cessé. Nous souhaitons la stabilité du pays pour pouvoir fêter la prochaine année chez nous » témoigne Chacka Ganamé, ressortissant de Yoro, un village du cercle de Koro.
« Nous fêtions le 31 décembre de chaque année. Nous organisions des cérémonies de fête à l’occasion. Cette année nous vivons une période difficile. On ne pourrait donc pas fêter, sauf si nous bénéficions d’aide » se lamente Bilali Koné.
Cependant les enfants veulent célébrer le réveillon. « Mais le problème est qu’ils n’ont pas d’argent. Leurs parents n’en ont pas également. Nous nous réjouissons de la fin d’année. Nous sommes en bonne santé. Nous souhaitons la stabilité dans le pays pour que chacun puisse se déplacer tranquillement » tel est le souhait de Tedy Barry.
Un seul vœu, le retour de la paix
A Gao dans le nord du pays, les personnes déplacées de Mondoro dans la région de Douentza ne pensent qu’à la stabilité et la paix du cœur. Ils disent ne pas être dans les conditions pour fêter la fin d’année. « On a fui notre village à cause de l’insécurité et on n’est dans une ville où on est étranger. Et même si on veut célébrer la fête de fin d’année, les conditions ne sont pas réunies. Nos instruments musicaux, les parures pour faire la fête on a tout laissé là-bas » regrette ce natif de Mondoro. Des femmes poursuivent « je ne pense pas à une fête. J’ai six enfants à ma charge. C’est difficile pour moi. On veut surtout de l’aide ». « On ne peut pas célébrer la fête de fin d’année. Nos cœurs sont meurtris. C’est à cause de la crise qu’on a quitté nos localités pour venir à Gao et la guerre continue toujours. Pas de fête pour nous ».
A Kadiolo, les déplacés gardent espoir
Par contre dans la région de Sikasso, plus précisément à Kadiolo, les déplacés ont une autre vision. La fête ne sera pas grandiose certes mais chacun le fera en fonction de ses moyens. « Chez nous ici à Kodiolo tout va dépendre des moyens. Si le jour J on est en mesure de faire des plats spéciaux pour la famille comme le font les autres on le fera. Dans le cas contraire on s’en remet à Dieu et on attend l’année prochain » nous confie un chef de famille sur le site.
« Ce n’est pas une fête spéciale chez nous ici parce que nous sommes des déplacés donc on fête en toute sobriété. On ne sort pas. Par contre les jeunes s’organisent entre camarade et vont le fêter en ville. Parfois des amis dans la ville nous invitent. Ils savent qu’on n’a pas les moyens », ajoute Idrissa TAMBOURA, le président des personnes déplacées internes de Kadiolo.
Sur ces sites de déplacés règnent la nostalgie de retrouver sa terre natale pour certains et d’autres essayent de s’adapter à leur terre d’accueil. Les tous petits qui n’ont pas forcement conscience de cet état d’âme, souhaite une bonne année 2024.
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