Tous les axes menant à Ménaka sont bloqués par des hommes armés. Les camions qui quittent Gao pour Ménaka sont sommés de rebrousser chemin. Les effets de la situation sont déjà visibles dans la ville de Ménaka où vit la quasi-totalité des populations de la région.
Le mercredi 10 janvier, des véhicules ayant quitté Gao ont été stoppés à 65 km de Ménaka par des hommes armés. Les passagers ont pu rejoindre la ville de Ménaka après une longue marche. Les camions sont revenus à Gao. La fermeture de cet axe intervient après celle des axes Ménaka-Niger et Ménaka-Kidal. Les populations sont soumises déjà aux conséquences de la situation. « Aussitôt que l’information est tombée les prix des produits de première nécessité comme le riz, le mil, le sucre, et le carburant ont augmenté », affirme Sidi Barka, Président du Conseil Régional de la Société Civile de Ménaka. Selon lui, « la situation est vraiment alarmante ».
Urgence d’agir
La région connaît une situation humanitaire alarmante. Les blocus instaurés sur ces axes compliquent davantage les choses pour les populations en général et les milliers de déplacés internes en particulier. Pour Moussa Ag Achagatmane membre du Conseil national de la Transition CNT, des solutions s’imposent.
«Nous lançons un appel urgent aux autorités et à toutes les bonnes volontés de venir en aide à ces populations, surtout les forces de défenses et de sécurité de prendre les mesures idoines pour qu’on puisse rapidement libérer des localités comme Indelimane et Anderraboukane pour permettre à la région de reprendre sa vie normale, au commerce de reprendre et aux populations de vaquer à leurs occupations »,affirme–t-il.
Des sources locales affirment que dix (10) millions de francs CFA seraient demandés par camion pour leur permettre de rejoindre la ville de Ménaka.
La traque des groupes armés continue
Par ailleurs l’armée a annoncé ce lundi (15-01-2024) dans un communiqué avoir procédé à 2 frappes à Inkadewane, localité située à 65 kilomètres au nord de Ménaka. Selon l’armée, la première a permis de neutraliser deux véhicules et une dizaine de terroristes et une importante quantité de matériels de guerre. La seconde a visé et neutralisé plusieurs terroristes et détruit un véhicule ainsi qu’un important dépôt de carburant. Elle assure que la situation est sous contrôle et les ratissages se poursuivent.
Le directeur de la DIRPA (la Direction d’information et des relations publiques) était devant la presse hier. Objectif : faire le bilan des opérations menées par l’armée en 2023. La sécurisation du référendum et de la biennale, le retour de l’armée à Kidal, entre autres ont été évoquées par le Colonel-major Souleymane Dembélé. Il est aussi revenu sur la situation qui prévaut dans la région de Bandiagara.