Le Mali, le Burkina et le Niger quittent la CEDEAO
📷 @PresidenceMali

Le Mali, le Burkina et le Niger quittent la CEDEAO

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger se retirent de la CÉDÉAO. Dans un communiqué conjoint ce 28 janvier, les chefs d’états décident du retrait de leurs pays de l’organisation ouest-africaine. Selon les autorités de ces trois pays en transition, l’organisation « est devenue une menace pour ses états membres ».

Les Chefs d’États du Mali, du Burkina et du Niger déplorent que « la CEDEAO n’ait pas porté assistance à leurs pays dans le cadre de lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité ». Pire, lorsque «ces états ont décidé de prendre leur destin en mains, l’organisation a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes», fustigent-ils dans le communiqué. Toutes choses qui ont «davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des violences imposées par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées». Les Présidents de transition du Burkina, du Mali et du Niger décident en toute souveraineté du retrait de leurs pays de la CEDEAO. Selon eux, les vaillants peuples de ces trois pays « constatent avec beaucoup de regrets et d’amertume que l’organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme ». Le communiqué dénonce aussi « l’influence des puissances étrangères sur la CEDEAO qui ajoute-t-il a trahi ses principes fondateurs. Elle est devenue « une menace pour ses états membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur », martèlent les chefs d’Etat du Mali du Burkina et du Niger.

Le retrait de la CEDEAO salué par des citoyens

A Bamako, des Maliens disent ne pas être surpris par ce retrait annoncé par les trois Etats du Sahel. Selon eux, cette décision est d’ailleurs salutaire. « Depuis le premier embargo, le Mali voulait se sortir. Et maintenant comme la CEDEAO a annoncé que si les élections ne sont pas tenues avant le 14 février, qu’elle va prendre des sanctions, donc on a anticipé », explique un jeune malien rencontré dans un grin. « Si c’est quelque chose qui peut apporter le bonheur dans trois pays, je pense que c’est bien. Il est temps que nous prenions nos responsabilités », ajoute un autre habitant de la capitale. Un autre jeune croisé dans les rues de Bamako affirme « ne pas être étonné de voir ces trois pays qui font partie des nations fondatrices de cette organisation se retirer. Cette organisation qui est sensée les protéger s’est retournée contre eux »

Une décision avec des conséquences certaines

Des analystes politiques affirment que cette sortie va permettre aux trois états de pouvoir se consacrer à leur propre développement et faire face aux défis. « En acceptant de mutualiser leurs ressources, il y a plus de chance qu’ils puissent faire un développement durable. Parce qu’il faut pas oublier que ces trois pays mis ensemble font plus de 2, 7 millions de km2 en terme de superficie et presque 70 millions d’habitants. Avec cette population, sur un territoire aussi vaste, on a déjà un marché intérieur assez important, même si ces pays sont considérés comme pauvre entre guillemets », argumente Pierre Claver Bakoroba Traoré, enseignant à l’université de Bamako. Cependant, il prévient que cette sortie aura naturellement des conséquences. « Le statut des citoyens des trois pays dans l’espace CEDEAO. Est-ce qu’on va leur rendre la tâche plus difficile ? Est-ce que par exemple on va leur exiger le visa ? », explique l’universitaire qui ajoute que ces mesures peuvent ne pas être prises tout de suite.