Près de 9 millions de personnes seront en insécurité alimentaire en 2024. Ce chiffre est communiqué par l’UNICEF. Selon le document publié au cours de ce mois de janvier, le centre et le nord du pays sont les localités les plus concernées. L’organisation poursuit qu’il s’agit du taux le plus élevé depuis une dizaine d’année. Face à la situation, les populations exhortent le gouvernement et ses partenaires à prendre des initiatives pour minimiser les conséquences, après cette annonce.
Cette situation affectera surtout les enfants qui représentent près de 5 millions de personnes parmi les plus vulnérables. A Bandiagara au centre du pays les populations se disent inquiètes. Pour elles, l’urgence doit être de mise.
« Quand nous entendons de telles nouvelles, nous les femmes nous sommes inquiètes. Que les autorités initient des stratégies pour le bonheur des populations », souligne une mère de famille. Elle ajoute que les conséquences sont généralement lourdes pour les femmes et les enfants.
Une bonne gestion des denrées peut sauver du pire
L’inquiétude se lit sur le visage de ce vieux. Il affirme que l’insécurité alimentaire perturbe le moral des gens. « Dieu nous protège », telles sont ses prières.
Toujours au centre du pays, cette fois-ci à Tominian dans la région de San, des habitants estiment que l’éveil de conscience peut sauver. Cela à travers plusieurs initiatives notamment des campagnes de sensibilisation. Pour eux, cette approche est incontournable pour atteindre l’objectif.
« Aux autorités locales de faire des assemblées pour expliquer comment éviter cette crise alimentaire. De faire une sensibilisation avec la population pour vendre moins les céréales », a souligné cet habitant à Tominian.
Un autre rétorque, « je pense que c’est mieux d’avoir des partenaires pour nous aider. Il faut aussi que nous sachions bien conserver les céréales que nous avons. »
Pour ces citoyens, il ne faut surtout pas qu’on exporte les céréales. Ce qui permettra de ne pas trop subir les conséquences de cette crise alimentaire. « Je demande aux autorités et ONG de tout faire pour nous aider », conclut un chef de famille.
L’autosuffisance alimentaire, « c’est possible au Mali »
Diré est une zone de culture, surtout à travers le drainage des eaux du fleuve vers les champs. Oumar Ag Alher est le deuxième vice-président de la chambre d’agriculture de ce cercle de Tombouctou. Pour lui, il revient aux maliens de prendre leur destin en main, afin d’assurer la sécurité alimentaire. « Le Mali peut faire l’exception parce que, Dieu a fait que nous avons bénéficié naturellement d’un fleuve très long, de terres fertiles, d’une forte jeunesse. »
Monsieur Ag Alher poursuit ainsi, « en utilisant nos bras valides pour nos terres, nous pouvons produire suffisamment sur tous les domaines. Ce que je conseille à la population principalement à la jeunesse est que c’est un combat auquel on doit faire face. Prenons nos dabas, nos machines, aménageons nos terres. »
Le responsable ajoute ensuite que le pays a des jardins et périmètres de blés, de l’oignon. Aussi, des périmètres à utiliser pour la contre-saison. « Je pense qu’on a été prévenu. Un homme avertit en vaut deux. Le Mali peut s’en sortir, » encourage-t-il.
Le plan national de réponse
Au niveau du commissariat à la sécurité alimentaire, on parle d’un peu plus d’un million 300 mille personnes qui seront en insécurité alimentaire, entre juin et août 2024. Moussa Goïta est le Coordinateur national du système d’alerte précoce. Selon lui, au Mali, il y a une zone qui est en phase d’urgence. Celle de Ménaka. « Douze autres zones sont en crise. La situation d’urgence de crise est surtout liée à l’insécurité. » souligne-t-il.
Toujours selon le coordinateur, en terme de réponse c’est la distribution alimentaire gratuite, le renforcement des moyens d’existence et souvent aussi des transferts monétaires ainsi que des appuis nutritionnels aux enfants qui sont prévus. Cet appui s’effectuera entre les mois juin et août, indique monsieur Goïta.
Enfin, il est important de rappeler les raisons qui sont à la base de cette insécurité alimentaire selon l’UNICEF. L’organisation cite entre autres, la reprise des hostilités entre les parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation, le blocus sur certaines régions du nord et du centre du pays, le retrait de la MINUSMA, et une intensification des attaques contre les civils. A cela s’ajoute la réduction de la présence des ONG dans certaines zones du pays.
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